Adaptation du roman de Houellebecq, trop proche du livre mais portée par un José Garcia impressionnant.Ni original ni courageux, Philippe Harel a adapté le roman d’un écrivain à la mode. Qui plus est, il court derrière certains cinéastes plus jusqu’au-boutistes que lui comme Gaspar Noé (cf. Seul contre tous). Le film repose sur une lancinante […]
Adaptation du roman de Houellebecq, trop proche du livre mais portée par un José Garcia impressionnant.
Ni original ni courageux, Philippe Harel a adapté le roman d’un écrivain à la mode. Qui plus est, il court derrière certains cinéastes plus jusqu’au-boutistes que lui comme Gaspar Noé (cf. Seul contre tous). Le film repose sur une lancinante logorrhée en voix off exprimant les ratiocinations du héros. Hélas, les sentences dépressives d’un fade employé sont moins puissantes que les ruminations d’un boucher chômeur aux pulsions meurtrières. Autre initiative incongrue : Harel, qui s’est attribué le rôle principal, s’applique à afficher un mimétisme outré avec Michel Houellebecq. Même coiffure, mêmes postures affectées, même dodelinement de la tête, même façon de tenir sa cigarette. Mais une composition aussi apprêtée ne fait qu’accentuer l’insignifiance du héros. Pourquoi ne pas avoir carrément demandé à Houellebecq d’interpréter le personnage ? Par contraste, José Garcia, qui incarne le collègue d’Harel, hâbleur et infantile, surprend dans son contre-emploi de velléitaire de l’amour et en traduit fort bien le mal être.
Grosso modo, la tentative reste tout de même honorable. Réflexion induite par Harel lui-même qui, loin d’être un rustre, a su conserver texto les meilleurs passages du roman et laisser parler la musique houellbecquienne, mélange impec de prosaïsme et de philosophie, de science et d’inconscience.