Sly et Schwarzie pour la première fois – mais bien trop tard – en tête à tête.
Enfin seuls. Dégraissé de la clique des Expendables, Evasion offre un rêve de fan des eighties, soit pour la première fois à l’écran un duo Stallone-Schwarzenegger. L’argument du film sied aussi à la situation actuelle des ex-Atlas sur qui reposait le cinéma d’action US : coopérer pour sortir du trou à tous les niveaux – une prison high-tech dans le film, l’échec, dans la vraie vie, de leurs derniers films solo respectifs, les indigents Du plomb dans la tête et Le Dernier Rempart. De quoi changer le titre initial, trop connoté : The Tomb.
A vue de nez, Evasion ne redorera pas leur blason, car trop chiche en morceaux de bravoure et trop sage (un quart de siècle plus tôt, Stallone avait tout donné dans son propre film de prison, le rigolo Haute sécurité). Mikael Hafstrom ne fait pas grand-chose de son superpénitencier panoptique pourtant prometteur (cages de verre, matons masqués et anonymes). De l’action, il y en a lorsque Sly et Schwarzie sont seuls à l’écran : toujours filmés en gros plan, ils sont en tête à tête le mont Rushmore à eux tout seuls, sans forcément rouler des biscottos mais en confrontant sourire en coin leurs légendes et carrières au détour de punchlines.
Dans ce petit jeu amusant, face à un Stallone trop monolithique en roi de l’évasion, Schwarzenegger sort vainqueur comme toujours, variant les humeurs malgré ses limites d’acteur : Schwarzie qui pleure, rit, grimace, fait les yeux ronds, parle allemand et mitraille. Humble, un peu simplet au début, mais gagnant doucement, sur le long terme. Comme Rocky, en fait.