Producteurs, distributeurs, agents… Au cœur de l’industrie ou à son extrême marge, ils travaillent dans l’ombre. Zoom sur vingt d’entre eux qui ont compté en 2011.
[attachment id=298]Alain Attal, Les Films du trésor
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Patron des Films du trésor, vice-président de l’Association des producteurs de cinéma, il a produit tous les films de Guillaume Canet, Seuls Two de et avec Eric et Ramzy, Un balcon sur la mer de Nicole Garcia, Le Concert de Radu Mihaileanu. Mais son grand titre de gloire, cette année, c’est évidemment d’avoir financé Polisse de Maïwenn, un des grands favoris des César et troisième plus gros succès français de l’année.
[attachment id=298]Pascal Caucheteux, Why Not productions
Il est le producteur qui a rendu le cinéma d’auteur durablement bankable avec des cinéastes tels qu’Arnaud Desplechin, Bruno Podalydès, Jacques Audiard ou Xavier Beauvois. Fidèle à ses auteurs, sa société de production, Why Not, manifeste un esprit proche de l’édition littéraire. 2011 n’a certes pas été l’année la plus florissante de l’écurie avec deux films aux scores décevants, Les Bien-Aimés (Christophe Honoré) et Love and Bruises (Lou Ye). Mais elle faisait suite aux cartons d’Un prophète en 2009 et de Des hommes et des dieux en 2010 (un miracle au box-office) et précède un cru Why Not 2012 où se bousculent les prochains films de Bruno Podalydès, Ken Loach et Jacques Audiard.
[attachment id=298]Etienne Comar, Armada films Philippe Rousselet, Vendome Production
Etienne Comar fut impliqué dans l’immense succès de Des hommes et des dieux sous la double casquette de scénariste et de coproducteur, ce qui suffirait à en faire l’un des hommes forts du cinéma français. Mais il fut aussi l’heureux producteur associé (à Philippe Rousselet) des Femmes du 6e étage, comédie de Philippe Le Guay (plus de 2 millions d’entrées). Tous deux préparent Les Saveurs du palais, le prochain Christian Vincent avec Catherine Frot en tête d’affiche.
[attachment id=298]Denis Freyd, Archipel 35
Il est connu comme “le producteur des Dardenne”, mais en plus de l’excellent Gamin au vélo, il fut aussi en 2011 celui de L’Exercice de l’Etat de Pierre Schoeller, succès critique et public porté par l’acteur fétiche des frangins belges, Olivier Gourmet. Ne pas oublier non plus 17 filles de Muriel et Delphine Coulin (après les frères, des soeurs), un des premiers films les plus remarqués de l’année. Après ce millésime bien rempli, il présentera en 2012 L’Enfant d’en haut d’Ursula Meier avec Léa Seydoux. Ajoutons qu’il fut un membre très actif du Club des 13.
[attachment id=298]Kristina Larsen, Les Films du lendemain
Avec son nom électrique, elle est depuis quelques mois dans tous les bons coups puisqu’on la retrouve productrice déléguée de L’Apollonide… de Bertrand Bonello ou d’Une vie meilleure de Cédric Kahn. Elle est aussi associée au prochain Benoît Jacquot, Les Adieux à la reine (avec Léa Seydoux, Diane Kruger, Virginie Ledoyen…), qui a ouvert la Berlinale la semaine dernière.
[attachment id=298]Thierry Lounas, Capricci
Il ne truste certes pas les sommets du box-office mais sa société Capricci a contribué à l’éclosion d’un petit écosystème hyperactif dans le paysage du cinéma français. Producteur et distributeur de films pointus mais remarqués (Le Temps des grâces de Dominique Marchais, La BM du seigneur de Jean-Charles Hue, en attendant les films d’Albert Serra, HPG ou Marie Voignier), Capricci édite également une revue et un foisonnant catalogue d’ouvrages remarquables (signés Philippe Azoury, Stéphane Bouquet, Louis Skorecki, Jean Narboni, Luc Moullet, Jacques Rancière, Jim Hoberman…).
[attachment id=298]Grégory Weill, Adéquat
Lancé par Laurent Grégoire au sein de la puissante agence Adéquat, il est l’agent privilégié de la nouvelle vague d’acteurs et actrices français qui apprécient son sens de la négociation. Parmi ses protégés glamour figurent notamment Léa Seydoux, Esther et Louis Garrel, Sara Forestier, Bérénice Bejo, Leïla Bekhti, Cécile Cassel et Anaïs Demoustier. On aimerait parfois être une petite souris dans son bureau.
[attachment id=298]Thierry Frémeaux, Festival de Cannes
Délégué général du festival, il occupe la place la plus influente, convoitée, redoutée du cinéma français. Depuis une dizaine d’années, il a tâché de faire entrer tous les cinémas à Cannes, ouvrant le festival au cinéma d’animation, à la restauration de films du patrimoine, multipliant les sous-catégories et créant des cases pour tous (documentaire, films de genre, etc.). En choisissant cette année (certes au dernier moment) de sélectionner The Artist en compétition, il a eu la main heureuse et stratégique. Nul doute qu’aux yeux de l’industrie hollywoodienne (qui se méfie un peu de ce temple du foreign film d’auteur), Cannes est désormais cette couveuse magique d’où peut jaillir un film phénomène propre à ramasser des oscars. A cette baraka s’ajoute l’excellent accueil public fait l’année dernière en France à de nombreux films de la compétition : Le Havre, Habemus papam, Polisse, The Tree of Life, La piel que habito, Drive, Melancholia et, à leur échelle, L’Apollonide, Pater, Il était une fois en Anatolie… Si Cannes ne faillit pas comme rampe de lancement des succès internationaux d’auteur, signalons néanmoins qu’il ne s’agit heureusement pas d’un monopole : avec Une séparation, c’est le festival de Berlin qui a eu la primeur d’un des plus gros succès art et essai de l’année 2011.
[attachment id=298]Sidonie Dumas, Gaumont
Coproductrice, elle est chargée de la distribution et de l’exploitation à l’étranger et en France. La bonne opération financière de la vieille dame Gaumont cette année tient en un seul titre : Intouchables d’Eric Toledano et Olivier Nakache. Ce coup énorme vaut à la société le troisième rang dans le classement des distributeurs de l’année, En 2010, elle occupait la douzième place.
[attachment id=298]Stéphane Célérier, Mars films
Pdg de Mars distribution et de Mars films, il distribue (et coproduit parfois) des films français (ceux de François Ozon, Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois, Polisse de Maïwenn, La vérité si je mens 3 de Thomas Gilou, Les Infidèles de Jean Dujardin, Gilles Lellouche et Emmanuelle Bercot) et étrangers (notamment les derniers Woody Allen). Il distribue aussi des films à l’étranger.
[attachment id=298]Laurent Storch, TF1 production
En arrivant en 2011 à la tête de TF1 production, qui gère des fictions cinématographiques ou télévisées, Laurent Storch frappe fort en décrochant une coproduction avec BBDA Quad productions pour Intouchables – près de 19 millions d’entrées à ce jour. Il est également président de TF1 films production, division du groupe spécialisée dans le grand écran et dont le gros coup l’année dernière reste Rien à déclarer. Dany Boon n’a pas réitéré l’exploit ch’ti des 20 millions de spectateurs mais a enregistré le très gros score de 8 millions d’entrées.
[attachment id=298]Thomas Langmann, La Petite Reine
Fils du cinéaste et producteur Claude Berri, Thomas Langmann s’est spécialisé dans les films commerciaux et populaires aux fortunes diverses : Le Boulet, Astérix aux Jeux olympiques, Mesrine, Le Mac ou La Nouvelle Guerre des boutons… Mais son plus gros coup est évidemment The Artist de Michel Hazanavicius, véritable bête à concours, qui, fort de ses trois Golden Globes et de sa razzia aux Bafta (les César britanniques), a raflé cinq oscars dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur.
[attachment id=298]Vincent Paul-Boncour, Carlotta
Les éditions Carlotta, fondées en 1998, c’est lui : des ressorties de films et des DVD qui remettent sur le marché des classiques du cinéma du monde entier (Pasolini, Fellini, les intégrales Fassbinder et Douglas Sirk, etc.), des raretés ou des curiosités. Son grand succès cette année : la reprise de Deep End de Jerzy Skolimowski en salle, puis son édition DVD.
[attachment id=298]Michel Reilhac, Arte France cinéma
Il dirige depuis une dizaine d’années Arte France cinéma. Prosélyte de la “diversité”, il a régulièrement été critiqué pour des choix censément peu en accord avec la vocation d’une chaîne culturelle (99 francs de Jan Kounen, Héros avec Michaël Youn…) et des propos à l’emporte-pièce (n’hésitant pas à défendre la Palme d’or Oncle Boonmee tout en regrettant la “paresse” de certains plans-séquences). L’année 2011 d’Arte cinéma n’en est pas moins triomphale, la chaîne pouvant se prévaloir d’avoir soutenu les meilleurs films français de l’année (Pater, L’Apollonide, Tomboy, Un amour de jeunesse…), découvert des premiers films remarqués (Louise Wimmer, 17 filles), obtenu de très gros succès (Polisse) et poursuivi des collaborations fructueuses avec de grandes signatures (Aki Kaurismäki, Lars von Trier).
[attachment id=298]Fabienne Vonier, Pyramide
Présidente de la société de distribution et de production Pyramide, elle défend un cinéma d’auteur international de prestige, de la marge aux “films du milieu”, d’Irène d’Alain Cavalier aux Trois Singes de Nuri Bilge Ceylan. En 2011, Le Havre d’Aki Kaurismäki lui a valu un beau succès public (près de 400 000 entrées), un prix Louis-Delluc et une brochette de citations aux César.
[attachment id=298]Laurent Zeitoun, BBDA Quad productions
Débarqué de Los Angeles où il faisait carrière dans la finance, le cinéphile Laurent Zeitoun se lance dans la production, avec le parti pris de s’impliquer directement dans l’écriture des scripts. Lorsqu’il met en chantier L’Arnacoeur dont il est le coauteur, il s’associe avec BBDA Quad productions, studios spécialisés auparavant dans la pub. Forts du succès du film, Zeitoun et Quad – où il occupe désormais le poste de producteur-scénariste – se sont lancés dans le projet Intouchables, qu’il n’a toutefois pas écrit.
Olivier Joyard, Serge Kaganski, Jean-Marc Lalanne, Jean-Baptiste Morain et Yal Sadat
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