Avec sa tête de jeune premier (trop ?) propret, son air vulnérable et parfois rieur, profondément infantile, sa douceur vocale d’une subtile féminité et son caractère volontiers renfermé, Matt Damon a su imposer au fil des années son propre langage de comédien. Entre prestations anecdotiques (quelques teen movies, le western Geronimo) et coups d’éclat (Il […]
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Avec sa tête de jeune premier (trop ?) propret, son air vulnérable et parfois rieur, profondément infantile, sa douceur vocale d’une subtile féminité et son caractère volontiers renfermé, Matt Damon a su imposer au fil des années son propre langage de comédien. Entre prestations anecdotiques (quelques teen movies, le western Geronimo) et coups d’éclat (Il sauver le soldat Ryan, Will Hunting), voie finement tracée vers l’iconisation brut (La mémoire dans la peau de Doug Liman), Burger Fiction déploie à travers ce montage vingt-huit années de matt damoneries, cherchant au fil des séquences à percer l’énigme. Comment un gamin fluet peut-il s’édifier en nouvel emblème du cinéma d’action ?
La potacherie jubilatoire (la prestation punk rock dans Eurotrip) cotoie l’introspection vertigineuse (Gerry), et l’impassibilité de Damon, volontiers renversée, fait tantôt office de façade physique à la dureté murale (les Jason Bourne), tantôt de charme candide libérant un flegme très gentleman (la saga des Ocean’s de Steven Soderbergh). Surtout, Burger Fiction nous rappelle que le petit plus damonien n’est autre que l’autodérision. Ayant conscience du caractère comique de son jeu (le regard vide, l’air « ailleurs », entre l’autiste et l’introverti), l’acteur n’hésitera pas à s’amuser de ses traits de caractère, comme en témoigne le sketch culte « I fucked Matt Damon » du SNL.
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