Un mélo ? Oui, et l’un des meilleurs, mais surtout une réflexion métaphysique sur le sens de la vie. Champagne !On sait que Leo McCarey tourna deux versions de son chef-d’œuvre. Il s’agit ici de l’original, intitulé en anglais Love Affair, sorti en 1938. Vingt ans plus tard, McCarey baptiserait le remake An Affair to […]
Un mélo ? Oui, et l’un des meilleurs, mais surtout une réflexion métaphysique sur le sens de la vie. Champagne !
On sait que Leo McCarey tourna deux versions de son chef-d’œuvre. Il s’agit ici de l’original, intitulé en anglais Love Affair, sorti en 1938. Vingt ans plus tard, McCarey baptiserait le remake An Affair to Remember (« Une histoire à se remémorer »), une manière de donner la première place à la précédente mouture. Et de fait, alors qu’il s’agit de l’un des mélos les plus casse-gueule qui soient, Elle et lui est une réussite absolue. On connaît l’histoire du play-boy mondain et de l’ex-danseuse qui se rencontrent lors d’une croisière, tombent brutalement amoureux l’un de l’autre et se donnent rendez-vous six mois plus tard au sommet de l’Empire State Building. Soit chacun a réussi à se libérer pour l’autre, soit… On ne racontera pas la suite, qui pourrait paraître invraisembable à ceux qui ne savent pas que la vie a toujours plus d’imagination que nous. Sous ses airs de jolie petite comédie sophistiquée, Elle et lui est une œuvre métaphysique. Pour quoi vivons-nous ? Et pour qui ? Qu’attendons-nous ? Et en aurons-nous la patience ? C’est un film sur la foi, sur la croyance. Sur le dur métier de vivre. Sur le temps qu’il faut pour savourer, un jour, le moindre bonheur. C’est un film qui cherche le paradis sur terre, du jardin suspendu de la grand-mère de Charles Boyer au sommet de l’Empire State Building. La morale de l’histoire ? C’est l’irrésistible Irene Dunne qui la donne à la fin du film : « La vie doit resplendir, pétiller comme du champagne. » Ça n’a l’air de rien, mais essayez pour voir.