Portrait d’un président argentin accusé de corruption. Une réflexion politique cernée de fantastique.
Présenté parmi la sélection Un certain regard cette année à Cannes, El Presidente est le troisième film réalisé par l’Argentin Santiago Mitre (longtemps scénariste de Pablo Trapero). Comme ses deux premiers longs métrages (El Estudiante et Paulina), El Presidente est une œuvre politique. Elle raconte l’histoire d’Hernán Blanco (Ricardo Darín), un président de la République argentin imaginaire, accusé de corruption alors qu’il doit assister à un sommet des pays sud-américains dans un hôtel isolé de la cordillère des Andes (genre Avoriaz, mais en plus haut). Blanco (comme neige ?) compte bien y frapper un grand coup. Le voici pris entre deux feux.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Formellement, El Presidente est sans doute le film le plus ambitieux de Mitre, qui tente d’insuffler – un peu timidement – du fantastique à son cinéma. L’idée de déployer son récit dans un décor froid et silencieux est plutôt bonne. Mais le plus passionnant se trouve dans le scénario et ses recoins. Mitre décrit avec un soin du détail étonnant les négociations secrètes entre dirigeants de ce monde, loin de l’apparat et des mouvements de manche des réunions publiques. Là se situe le centre, le lieu de ce qui fera basculer le film : une réplique, simple en apparence, qui produit un twist auquel on ne s’attendait absolument pas.
(Argentine, Espagne, France, 2017, 1h54)
{"type":"Banniere-Basse"}