Un manuel de pédagogie nourri au mythe américain de l’intégration, illustré par une actrice fabuleuse.
La tâche d’Erin Gruwell, jeune prof fraîchement débarquée dans un lycée “à problèmes”, est simple : apprivoiser une classe de vingt élèves chatouilleux sur la question de l’autorité, divisés en clans ethniques (Noirs, Latinos, Asiatiques) et partants pour se mettre dessus dès que l’occasion se présente. Simple, en effet, car après les quelques incivilités de rigueur, la horde de loups a tôt fait de se transformer en un troupeau d’esthètes, se donnant jusqu’à la fin de l’année pour écrire un best-seller. En bref, Ecrire pour exister cristallise tous les mythes d’intégration, de tolérance, d’égalité que l’Amérique alimente depuis sa conquête. Cet idéal a un visage : celui de la très oscarisée Hilary Swank, actrice principale et productrice exécutive du film, dont les traits réunissent ce qu’il faut de bonté, de rage et de candeur. La seule joie que procure ce manuel de pédagogie tient d’ailleurs essentiellement aux prouesses de l’actrice, d’une intensité infaillible (même dans les pires dialogues), maîtresse du moindre cillement mais relâchée, capable de nous faire tout avaler – à commencer par ce film.
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