Le réalisateur islandais de “Sparrows” revient sur ses terres natales et livre la photographie clinique d’une humanité désespérée.
L’affiche du film a valeur de programme. Il s’agit d’un kaléidoscope d’images au-dessus duquel trône l’écriteau promotionnel suivant : “Un Noël en Islande”. Le nouveau film de Rúnar Rúnarsson (Sparrows) est un logiciel ultra-rigide, corseté autour de quelques plans-séquences, promettant une excursion glaciale sur cette terre insulaire à l’heure des réunions de familles.
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L’argument est évidemment ironique et la communion promise par les fêtes de fin d’année, un leurre.
Sinistre palais des glaces
Echo avance selon une logique bien précise – et là encore, son titre est criant d’intention. Il déroule un catalogue d’échantillons de vie, passés à la moulinette d’une mise en scène clinquante, destinée à en révéler, sous leur morne et banale apparence, la beauté insoupçonnée (un lavage de voiture filmé comme un accouchement).
Au centre de clichés mortifères, quelques silhouettes humaines s’agitent comme des poissons dans un bocal. Pris en étau dans ce palais des glaces sinistré, des morceaux de pas grand-chose ricochent et finissent par constituer le puzzle “complet” (de la naissance à la mort) de notre bien triste humanité.
Car outre nous faire humer la dureté d’un climat (peut-être la seule donnée à sauver du film), Echo n’est animé que par le désir d’exhiber la mesquinerie des êtres, aveugles, qui ne savent ni vivre ensemble ni se regarder, accrochés désespérément aux écrans de leurs téléphones, nouvelles et uniques fenêtres sur le monde.
Echo de Rúnar Rúnarsson, avec Sigurmar Albertsson, Bent Kingo Andersen, Sif Arnarsdóttir (Is., Fr., Sui., 2019, 1 h 19), en salle le 1er janvier
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