Un homme quitte sa compagne en lui promettant de revenir avec l’argent dont ils ont besoin pour vivre. La première fiction, pas complètement aboutie, d’une documentariste, entre chronique sociale et film de braquage.
Douze Mille est d’abord étonnant, assez éloigné de ce que l’on peut attendre, et parfois redouter, d’un premier film de fiction. Son sujet est plutôt ingrat puisqu’il s’agit, pour l’essentiel, d’argent (mais pas que). Le film s’en empare d’une main ferme et sensuelle, tendre et revêche pour dire, avec ironie, cette chose si commune et pourtant tue : de fric, il est souvent question et davantage encore quand l’amour et le sexe s’en mêlent.
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https://www.youtube.com/watch?v=smPWmnLK0k8
Un flim travaillé par sa recherche d’originalité plus que par le souffle d’incarnation
Frank et Maroussia sont beaux et pauvres, ils s’aiment, mais le manque d’argent les sépare. L’homme promet de revenir les poches pleines et d’être fidèle à l’accord établi par le couple : pour garder intacte l’alchimie de leur relation, la somme du gain ne doit pas excéder le montant promis par le titre.
C’est avec une pointe de provocation amusée mais souvent trop forcée que Nadège Trebal, autrice de deux documentaires, scénariste de Claire Simon et, ici, actrice aux côtés du très bon Arieh Worthalter, parle de travail et d’amour et invente cet intrigant décor où la chronique sociale rencontre le film de braquage sur une ritournelle lyrique signée Rodolphe Burger. Malgré l’audace du propos, le résultat a un goût d’inachevé.
Comme les ondes d’un galet jeté dans l’eau, le film finit par se dissoudre, un peu empêché par un scénario riche mais resserré, sans doute plus travaillé par sa recherche d’originalité que par le souffle d’incarnation de sa propre fiction. Dommage.
Douze Mille de Nadège Trebal, avec elle-même, Arieh Worthalter, Liv Henneguier, Juliette Augier, Françoise Lebrun (Fr., 2018, 1 h 51)
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