La voix de HALL 9000, le super-ordinateur de « 2001, l’odyssée de l’espace », s’est éteinte à l’âge de 90 ans.
On le connaissait pour sa voix froide, objective, terrifiante et éloquente dans l’inclassable 2001, l’odyssée de l’espace, sorti en 1968. Douglas Rain, cet acteur de théâtre que l’on ne voyait pas dans le film de Stanley Kubrick, mais que l’on entendait dans les profondeurs du cosmos dans le rôle de HAL 9000, est mort à l’âge de 90 ans. C’est au cours du festival de théâtre de Statford, dont il a été le co-créateur, que la nouvelle est tombée.
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Antoni Cimolino, le directeur artistique de ce même festival a déclaré que « Douglas Rain était cet artiste rare : un acteur profondément admiré par les autres acteurs« . De nationalité canadienne, Douglas Rain a reçu une formation au théâtre avant de se consacrer entièrement au festival de Statford. Il avait été nommé pour le Tony Award (les oscars du théâtre) du meilleur second rôle pour une pièce intitulée Vivat! Vivat Regina ! Le rôle de HAL 9000 ne lui était pas prédestiné puisque Kubrick avait choisi au préalable l’acteur américain Martin Balsam, avant donc de se raviser.
HAL 9000, un personnage culte
Le personnage de HAL 9000, au-delà de son importance dans le récit de 2001 et dans la chronique kubrickienne de la condition humaine, était aussi connu pour la voix schizophrène offerte par Douglas Rain, à la fois effrayante et larmoyante. Par ces deux aspects du personnage, deux scènes cultes sont nées. Celle d’abord au cours de laquelle HAL 9000 n’ouvre pas les portes du Discovery, laissant Dave Bowman seul dans l’immensité de l’espace, et confiné dans sa capsule de sauvetage (ironie kubrickienne).
Puis ensuite la scène inoubliable, peut-être la plus émouvante de la filmographie de Kubrick, où Bowman, retrouvant sa condition d’être humain, prend sa revanche et désactive l’intelligence artificielle. Perdant peu à peu ses fonctions motrices, HAL 9000 se met alors à chanter une chanson : Daisy Bell composé par Harry Dacre, Puis l’ordinateur perd progressivement l’usage de la parole… Et une voix qui s’est éteinte aujourd’hui.
« La voix n’est ni condescendante, ni intimidante, ni pompeuse, excessivement dramatique ou trop jouée. Malgré cela, c’est intéressant », avait déclaré Kubrick après l’avoir repéré sur le documentaire symboliquement intitulé Universe, sur lequel Douglas Rain faisait la voix off. « Je crois qu’il est parfait », avait-il écrit dans une lettre issue Des Archives de Stanley Kubrick.
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