Le passage du cinéaste hong-kongais à Hollywood n’entame pas l’évidence : Tsui Hark est grand.
DOUBLE TEAM
de Tsui Hark, avec Jean-Claude Van Damme, Dennis Rodman, Mickey Rourke
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Pour la troisième fois, une commande pour Jean-Claude Van Damme sert d’antichambre hollywoodienne à un cinéaste de Hong-Kong. Après Hard Target de John Woo (bof) et Maximum Risk de Ringo Lam (nul), c’est au tour de Tsui Hark de réaliser son premier film américain avec le kick-boxer belge. Pari audacieux : réussir un film d’action avec une tête de veau aux hormones en guise de héros. Si l’on est déçu en regard des œuvres précédentes du cinéaste, force est de constater qu’il limite les dégâts. Certes, Double Team est un produit bâtard qui souffre d’un scénario bâclé et d’un montage castrateur. Originellement, le film se déroulait en partie sur une île pénitentiaire où étaient regroupés des espions mis hors service. Cet argument digne du Prisonnier n’a pas vraiment survécu au laminage final qui ressemble à un buddy-movie caricatural où deux espions d’opérette (JCVD et Dennis Rodman, champion de basket qui devrait retourner à ses paniers) affrontent à Rome un dangereux terroriste (Mickey Rourke, qui devrait retourner dans le bar le plus proche). Mais au contraire de John Woo, dont le cinéma est régi par des gestes et des thèmes très codifiés, et qui avait souffert des impératifs vandammiens (éviter les phrases trop longues, imaginer quatre scènes montrant l’acteur en slip…), ces contraintes handicapent moins le virtuose Tsui Hark, qui n’a plus à prouver sa capacité à filmer n’importe quoi.
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