DOO WOP DE DAVID LANZMANN
avec Mikaël Fitoussi, Elina Löwensohn, Caroline Ducey
Un premier film nerveux et libre, quoiqu’un peu trop sage, avec des acteurs épatants.
Ambiance free-style pour ce premier long métrage de David Lanzmann : le doux rêveur Ziggy se réveille avec les bruits de la rue et marche au pas d’une musique jazzy, vagabonde, qui l’entraîne dans des aventures urbaines moites et cacophoniques. La caméra suit à la trace les déambulations de cette gueule d’amour dans un Paris estival, à la fois réaliste et peuplé de figures romanesques empruntées aux films de gangsters américains. Le ton est léger et tragique, le mouvement d’influence cassavetienne, physique et musical. On ne sera pas surpris qu’avec un tel prénom, celui qui croit naïvement tout résoudre par un large sourire enfantin et charmeur s’improvise producteur d’un groupe de funk, ni qu’il tombe amoureux d’une chanteuse. Nerveux et libre, Doo Wop fait preuve d’une belle énergie, en partie grâce à des acteurs épatants : cela fait un bien fou de voir dans le paysage cinématographique français de nouvelles ou trop rares têtes, à commencer par celle du prometteur Mikaël Fitoussi, ainsi que la sublime Elina Löwensohn. Une certaine tendance du réalisateur à se raccrocher à des filets narratifs inutiles marque la limite d’un cinéma peut-être trop référencé et dont l’immaturité constitue le défaut aussi bien que la qualité. Le film aurait gagné à tendre vers davantage d’abstraction et à se perdre avec plus de folie dans le cours accidenté des faits et gestes de son beau personnage.
Amélie Dubois
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