Avec le décès du réalisateur et acteur Paul Mazursky, c’est un petit pan des sixties et de la bourgeoisie juive new-yorkaise éclairée qui s’en va.
Par Serge Kaganski Pur produit de la contre-culture, Mazursky s’était fait connaître avec son premier film, Bob, Carole, Ted et Alice (1969), une investigation des nouveaux horizons ouverts par la sexualité libre et la vie communautaire. Son film le plus célèbre, Next stop, Greenwich village (1976) chroniquait les charmes et déceptions de la vie d’artiste velléitaire. Mazursky ‘est aussi intéressé au féminisme (Une femme libre), a adapté Shakespeare (La Tempête) et transposé Renoir dans la Californie des années 80 (Le Clochard de Beverly Hills, remake de Boudu sauvé des eaux).
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Devant sa caméra ont défilé les meilleurs acteurs “indés” de son temps, d’Elliott Gould à Dyan Cannon, de Jill Clayburgh à Donald Sutherland, d’Ellen Burstyn à Gena Rowlands et John Cassavetes. Cinéaste attachant mais pas immense, Mazursky pouvait être perçu comme un Woody Allen moins doué et plus soixante-huitard. Il a d’ailleurs fini par faire jouer le pape (ou le grand rabbin) de la comédie juive new-yorkaise en l’associant à Bette Midler dans Scènes de ménage dans un centre commercial (1991), film qui respectait le programme de son titre. Mazursky était par ailleurs un comédien occasionnel, notamment dans ses propres films, mais il avait débuté dans le film longtemps invisible d’un autre débutant : Fear & desire d’un certain Stanley Kubrick.
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