L’acteur avait débuté très jeune, avant de devenir producteur et cinéaste animalier.
Il était le prince brun de Peau d’Âne et le peintre-poète-marin blond des Demoiselles de Rochefort chez Jacques Demy, éternel homme rêvant de l’amour de sa vie… et le rencontrant finalement.
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Jacques Perrin paraissait toujours plus jeune que son âge. Et il y a quelques années, à l’ouverture de la grande exposition Jacques Demy à la Cinémathèque française, cet homme qui avait 70 ans passés avait encore un regard de jeune homme, malgré ses cheveux uniformément blancs.
Il avait eu une belle carrière en Italie au début des années 1960, comme son “grand-frère” Jean-Louis Trintignant, notamment dans La Fille à la valise (il n’avait que 20 ans et jouait un adolescent transi face à Claudia Cardinale), Journal intime (avec Marcello Mastroianni), et Le Désert des Tartares de Valerio Zurlini, son ami, son maître.
Une carrière protéiforme
En France, il connaît aussi le succès dans les films de Pierre Schoendoerffer : La 317e Section, Le Crabe-Tambour, L’Honneur d’un capitaine, et Là-haut, un roi au-dessus des nuages. Puis dans ceux, plus engagés à gauche, de Costa-Gavras : Z en 1968, État de siège en 1972 et Section spéciale en 1974. En 1972, on le voit dans l’un des plus beaux films de Paul Vecchiali, L’Étrangleur.
Puis il passe à la production dès 1968, notamment de films sur la planète et sur les animaux, sujets qui lui tiennent à cœur, et qui remportent un grand succès : Microcosmos : Le Peuple de l’herbe en 1995, qui lui vaut le César du meilleur producteur en 1997, Himalaya : L’Enfance d’un chef en 1999, Le Peuple migrateur en 2001, qu’il coréalise, comme Océans. En 2011, il soutient le chef Raoni dans son combat contre le barrage de Belo Monte. Le grand public l’aime aussi dans Cinema Paradiso de Giuseppe Tornatore et Les Choristes, réalisé par son neveu Christophe Barratier.
Jacques Perrin venait d’une famille de théâtre et de comédiens, puisqu’il était le fils d’Alexandre Simonet, régisseur à la Comédie-Française puis souffleur au TNP de Jean Vilar, et de la comédienne Marie Perrin, ainsi que le neveu de l’acteur Antoine Balpêtré (1898-1963), et enfin le frère d’Eva Simonet (1938-2020), mère de Barratier, qui après une courte carrière de comédienne était devenue une attachée de presse très reconnue dans le métier.
Jacques Perrin est mort dans la ville où il est né, à Paris. Le prince de Peau d’âne avait 80 ans.
“Tant que dans le monde on aura des enfants,
Des mères et des mères-grands,
On en gardera la mémoire.”
(Fin du conte de Peau d’Âne de Charles Perrault.)
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