Cette comédie loufoque sur l’aventure d’un Monsieur-Tout-le-monde (Matthew Broderick) qui tombe sur un installateur de câble télé gravement atteint (Jim Carrey) n’est certes pas le chef-d’œuvre du siècle, mais n’est pas anodine non plus. Comme le dit Jim Carrey, « il y a quelque chose d’étrange et de dérangeant dans ce film ». Mais il y a […]
Cette comédie loufoque sur l’aventure d’un Monsieur-Tout-le-monde (Matthew Broderick) qui tombe sur un installateur de câble télé gravement atteint (Jim Carrey) n’est certes pas le chef-d’œuvre du siècle, mais n’est pas anodine non plus. Comme le dit Jim Carrey, « il y a quelque chose d’étrange et de dérangeant dans ce film ». Mais il y a surtout quelque chose d’étrange et de dérangeant derrière ces rictus à la Tex Avery, derrière les couinements bestiaux et hystériques de Jim Carrey…
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Revenons à l’histoire : celle d’un être en mal d’affection qui se livre à un harcèlement amical forcené auprès d’un personnage falot qui n’aspire qu’à la tranquillité. Et malgré l’enrobage hollywoodien (love story obligée, décors surdécorés, musique FM plein pot), on est assez intrigués par cet humour décalé et effectivement « dérangeant » qui flirte avec le suspense hitchcockien ou plutôt le parfum de suspense hitchcockien… Une personne qui vous veut trop de bien, ou qui vous est trop reconnaissante (cf. Bill Murray dans Mad Dog and Glory de McNaughton), est éminemment suspecte. De la sympathie au vampirisme, il n’y a qu’un pas…
Il est évident que ce genre de burlesque hybride n’entre dans aucune catégorie répertoriée à part peut-être le comique de destruction à la Laurel & Hardy et qu’un tel film qui prend le spectateur à rebrousse-poil peut décourager. Voir cette partie de basket démente où le Cable guy joue l’incruste : non seulement il ne s’avère pas d’une virtuosité inouïe et ne se livre pas à des jongleries facétieuses, mais il semble faire n’importe quoi. On a un peu l’impression de voir un frère Thémistecle « champion de sport » : il pousse méchamment les joueurs, les escalade comme des échelles, avant de finir quasi crucifié sur le panier dont il éclate le butoir en verre.
Par contre, l’aspect sociologique du film n’est pas très raffiné : le psychopathe se mélange les pinceaux entre les séries télé et la réalité. Message : la dépendance à la drogue cathodique fausse le sens du jugement chez les sujets faibles. Air archi-rebattu, mais on éprouve un plaisir certain devant l’anéantissement d’un émetteur télé par le Cable guy, qui espère empêcher ainsi les parents irresponsables d’utiliser le petit écran comme baby-sitter.
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