Après « Jean-Philippe » et « Podium », énième comédie sur des fans de culture populaire qui allie l’attendrissement rétro à la satire vaguement condescendante.
Pas d’a priori : on aime beaucoup la “comédie de fans”, et le personnage de dragueur faraud de Franck Dubosc nous fait rire. Les meilleurs moments (trop rares) du film sont ceux où le fou de disco laisse sa passion convertir le monde, et les plus mauvais (trop nombreux), ceux où cette même passion se laisse semoncer par les sceptiques. Les comédies françaises “à fans” (cf. les bien pires Jean-Philippe et Podium) sont ainsi plombées par une morale normative qui tient à rappeler que la passion (musicale ici) sert de cache-misère pour une médiocrité de vie mal assumée. Semoncer le fan donc (logique méprisante : tirer le fanatisme vers le ringardisme) au lieu de le laisser délirer (logique généreuse : tirer le fanatisme vers la grandeur du ridicule), ou comment rater ce que le cinéma américain réussit (cf. le récent Rois du patin de Josh Gordon et Will Speck, avec un Will Ferrell fou de patinage artistique et de chorégraphies sexy). Cette incapacité à prendre au sérieux la passion du fan résulte sans doute de la faiblesse de la culture pop-rock en France (pays plutôt tourné vers la variété) et aussi de l’omniprésence de Johnny Hallyday, dont le culte vaut pour tous les cultes. Toute comédie française “avec fans” finit toujours par ressembler à un film sur les fans d’Hallyday et loupe ainsi la précision du genre musical censé être illustré : par exemple, ici, le couple Depardieu/Nanty très loin de la disco, très proche de l’imaginaire hallydayphile. Et pourquoi les femmes sont-elles si souvent représentées comme des mères au foyer rabat-joie ?
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