Superstar Hollywoodienne des années 80, Melanie Griffith sera à tout jamais associée à ses rôles forts dans Body Double et Working Girl. Sa carrière a pourtant décliné dès le début des années 90 provoquant pour l’actrice une « semi-retraite anticipée » des plateaux de tournages. Mais qu’est-elle devenue ?
Une enfant de la balle
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Melanie Griffith n’est nulle autre que la fille de Tippi Hedren, l’inoubliable héroïne d’Hitchcock dans Les Oiseaux et Marnie. Elle a par conséquent passé sa jeunesse en plein cœur du circuit hollywoodien, où les personnages délirants et les frasques en tous genres faisaient partie du quotidien. En toute simplicité, la jeune Melanie avait pour animal de compagnie un lion prénommé Neil, et avait par ailleurs reçu des mains du maître du suspense, Alfred Hitchcock himself, un cercueil dans lequel se trouvait une poupée à l’effigie de sa mère. Sympa.
Avec un tel entourage, elle se lance naturellement dans le cinéma dès l’âge de douze ans en enchaînant quelques petits rôles non crédités, aux côtés de sa mère notamment.
En 1975 elle joue dans The Drowning Pool et Smile, deux films dans lesquels elle incarne, peu ou prou, de jeunes nymphettes.
La même année, à tout juste 18 ans, elle joue dans le film noir Night Moves, d’Arthur Penn, aux côtés de Gene Hackman où elle collectionne les scènes de nu. De là est née son image sexy qui lui collera à la peau jusqu’à l’apogée de sa carrière à la fin des années 80.
Elle enchaîne les films dans les années 70 tout en se permettant une petite incursion à la télévision, dans un épisode de Starsky & Hutch avant d’inaugurer la nouvelle décennie avec l’un des flops les plus connus de l’histoire d’Hollywood. Son nom ? Roar.
Il s’agit d’un film tourné « en famille » et réalisé par Noel Marshall, le mari de l’époque de Tippi Hedren. Cette dernière est évidemment de la partie en compagnie de John et Jerry, les deux fils de son époux nés d’une précédente union.
Roar raconte l’histoire d’une famille qui vit au milieu d’animaux sauvages. Il n’est pas ici question de quelques chats exotiques mais bien de 110 lions, tigres, léopards et autres jaguars. Cette œuvre animalière épique a mis onze ans à être montée -on comprend pourquoi-et n’a rapporté que deux millions de dollars de recettes contre un budget de dix-sept millions. Pour ne rien gâcher à la fête, la quasi totalité de l’équipe s’est faite attaquer par les animaux, dont Jan De Bont, chef opérateur sur le film (et futur réalisateur de Speed) qui a subi 220 points de suture suite à un face à face malheureux avec un lion.
Ces péripéties n’ont cependant pas empêché Melanie Griffith de devenir une star à part entière à Hollywood quelques années plus tard.
Les années gloire
En 1984, à 27 ans, elle décroche un rôle dans le thriller érotique Body Double de Brian De Palma, qui venait juste de réaliser Scarface et dont la réputation était accompagnée d’une odeur de soufre.
Clin d’œil amusant en rapport à son hitchcockienne de mère, le film n’est autre qu’une relecture de Fenêtre sur cour, le sexe explicite et l’esthétique 80’s en plus.
D’abord décrié par la critique, le film s’est peu à peu fait une place de choix auprès des spectateurs et est naturellement devenu culte. A tel point que la pop culture s’en est emparée : un certain Patrick Bateman, le personnage principal du roman American Pyscho de Breat Easton Ellis, est par exemple littéralement obsédé par ce film.
En 1988 elle joue dans un classique de l’époque, Working Girl, aux côtés de Sigourney Weaver et Harrison Ford. Le film, désormais culte, reste aujourd’hui une représentation fidèle de la gagne et du fric si chers à cette époque. Pour sa prestation, Melanie Griffith est nominée aux Oscars et remporte un Golden Globe et rentre ainsi officiellement dans la « cour des grands ».
Une succession de rôles improbables
Adoubée par ses pairs mais de plus en plus accro aux stupéfiants, Melanie Griffith n’a pas su transformer l’essai et à au contraire enchainé les navets : Le bûcher des vanités, Une lueur dans la nuit, Quand l’esprit vient aux femmes, Two Much (avec Antonio Banderas son mari de l’époque) ou encore le remake de Lolita. Plus sa filmographie avance, plus c’est l’escalade de la violence.
A la fin des années 90 elle prend cependant un virage surprenant en apparaissant chez des réalisateurs indépendants mais de prestige, on la voit chez Larry Clark (Another Day in Paradise), Woody Allen (Celebrity), John Waters (Cecil B. Demented).
Durant ces dernières années, Melanie Griffith s’est faite plus discrète, malgré un passage remarqué dans la série Nip/Tuck. Fort heureusement la star des années 80 a su retrouver un rôle à sa hauteur en 2015 dans Day Out Of Days de Zoe Cassavetes, qui raconte les difficultés rencontrées par une actrice hollywoodienne passés les quarante ans. Une réalité à laquelle l’actrice a sûrement été confrontée.
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