Un Plympton au sommet de son art (plastique)
livre une fable sans paroles qui séduit autant qu’elle déroute.
Idée de départ plutôt séduisante – un homme ordinaire refuse de devenir un ange bien que des ailes aient poussé sur son dos. Facture crayonnée (celle de certains courts métrages du cinéaste), splendide, qui découle du manque de moyens ; d’où, également, l’absence de dialogues, et d’où le surcroît d’onirisme et de latitude dans la narration, qui se déroule sur un mode cyclique (la séquence répétitive du réveil du héros rappelle Un jour sans fin d’Harold Ramis). De cyclique à obsessif il n’y a qu’un pas, que Plympton franchit en ressassant à l’infini ses visions et en les faisant évoluer à partir d’un lieu central, le café d’où tout part et où tout revient. C’est un marabout-de-ficelle permanent, un long morphing visuel et narratif induit et renforcé par la plasticité du dessin. Certes, à la longue, on décroche un peu. Mais ce n’est pas grave, car Plympton reste intègre, fidèle à ses options narratives et visuelles, à ses transgressions diverses. C’est un des derniers Mohicans du dessin animé pour adultes.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}