Le Festival de Cannes offre une large exposition médiatique mondiale à l’industrie du cinéma, y compris ses travers. Le Collectif des précaires des festivals de cinéma signe une tribune dans “Libération” pour alerter de la précarité de celles et ceux qui font tourner la machine.
La 76e édition du Festival de Cannes en est encore à ses débuts, et une nouvelle affaire (après la présence controversée de Johnny Depp en ouverture et le maintien du film de Corsini en compétition) est mise en lumière dans les pages de Libération, à propos de la précarité des travailleur·ses dans les festivals de cinéma. Cette tribune, signée par le Collectif des précaires des festivals de cinéma, titre “sous les écrans, la dèche”, illustrée par le tapis rouge du Festival de Cannes lorsqu’il est investi par les technicien·nes, sans aucune star dessus.
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“Il est urgent de défendre nos droits et de trouver un nouveau modèle”
Parmi les professionnel·les signataires, l’on retrouve de nombreuses personnes officiant tant au Cinéma du réel (Paris), qu’au FIFIB (Bordeaux), en passant par le FID à Marseille, le Festival Lumière de Lyon, ou encore la Quinzaine, le Marché et le Festival de Cannes. Ce texte rappelle notamment que cet ensemble de travailleur·ses est fortement précarisé par leur alternance entre “CDD d’usage, contrats de vacation, auto-entreprenariat, missions d’indépendants, droits d’auteur et périodes de chômage”. Le communiqué ajoute : “Sans ces contrats temporaires eux-mêmes renforcés par de nombreux stagiaires, services civiques et bénévoles, l’existence même des festivals de cinéma serait menacée.”
Le Festival de Cannes risquait déjà d’être perturbé par l’actualité politique du pays, et le communiqué rappelle comment les choix politiques du gouvernement, relatifs à la réforme des retraites et de l’assurance chômage, participent directement à la précarisation du secteur professionnel des festivals de cinéma. Cet élan de contestation est par ailleurs accentué par la décision récente de Laurent Wauquiez (à travers la commission de la région Auvergne-Rhône-Alpes) de réduire de moitié les subventions allouées au Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand, tremplin et poumon névralgique de la jeune création cinématographique.
Ce collectif identifie donc “l’absence de statut adéquat pour les travailleur·se·s des festivals de cinéma” et l’amène à faire la demande suivante : “Nous exigeons un système de protection qui tienne compte de la spécificité de nos métiers.”
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