Un berger patriarche face à l’agonie des zones rurales par un jeune cinéaste québécois.
Découvert à la Semaine de la critique, ce film témoigne de la variété du cinéma québécois actuel, région longtemps sinistrée. Le démantèlement, c’est celui éventuel de la ferme d’un vieux berger veuf, qui hésite à vendre : d’un côté, il n’a pas d’héritier repreneur et l’une de ses filles a besoin d’argent ; de l’autre, l’élevage des moutons est son ultime raison de vivre.
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Il y a du Ford et du Ozu dans ce précis sur la cruauté intergénérationnelle, les déchirures familiales, la solitude de la vieillesse et l’agonie des zones rurales. Evoluant dans des paysages filmés avec feeling, Gabriel Arcand est excellent en patriarche taiseux au bout du rouleau.
Dommage que Pilote conduise l’affaire en appuyant un peu trop sur les pédales du pathos retenu et du silence sursignifiant, et en épousant des virages scénaristiques plutôt prévisibles. Si son œil indiscutable de cinéaste gagnerait à s’affranchir d’une filiation un brin scolaire à ses maîtres, il réussit néanmoins un joli western contemporain
– un ouestern, en VO québécoise.
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