Au concours des ovni cinématographiques et autres curiosités bringuebalantes, nul doute que Dellamorte dell’amore est un candidat à prendre très au sérieux. Soit l’histoire d’un gardien de cimetière (Rupert Everett, plus Hugh Grant grunge que jamais) turlupiné par son appendice sexuel réputé défaillant, et harcelé par une mélancolie tenace. Il est accompagné dans son triste […]
Au concours des ovni cinématographiques et autres curiosités bringuebalantes, nul doute que Dellamorte dell’amore est un candidat à prendre très au sérieux. Soit l’histoire d’un gardien de cimetière (Rupert Everett, plus Hugh Grant grunge que jamais) turlupiné par son appendice sexuel réputé défaillant, et harcelé par une mélancolie tenace. Il est accompagné dans son triste labeur quotidien par l’ineffable François Hadji-Lazaro dont l’univoque dialogue consiste présentement à éructer un « gna » rageur toutes les trois minutes. Chaque nuit venue, les macchabées sortent de leur cercueil, d’où la nécessité pour les deux acolytes de les trucider une seconde fois. Jusqu’au jour où la Mort elle-même vient s’adresser à Rupert, lui intimant l’ordre de zigouiller les vivants avant qu’ils ne viennent ressusciter dans son cimetière. Histoire de gagner du temps sans doute. A partir de là, on pourrait légitimement penser que Dellamorte dell’amore est une fable métaphysique pontifiante, une prétentieuse déclinaison fantastique. Eh bien, « gna » ! Le film tient plutôt de la farce macabre, où le je-m’en-foutisme est tellement revendiqué que l’on se gardera d’émettre de trop bruyants reproches. Une bonne louche de mauvais goût gratuit valant souvent mieux qu’une pincée de prétention absconse, on se contentera de relever que le réalisateur de cette chose étrange s’appelle Michele Soavi, et que son CV signale tout s’explique un passé d’assistant aux côtés de Dario Argento et de Terry Gilliam.
Avant de casser la gueule à ses aînés, il faut bien être le fils de quelqu’un.
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