Découvrez sans plus attendre toutes nos critiques des sorties cinéma de la semaine.
Cette semaine, l’un des réalisateurs phares de la nouvelle vague coréenne revient avec le thriller sensuel Decision to Leave, l’ancienne rappeuse Diam’s livre un poignant témoignage dans Salam et une utopie anti-patriarcale se forme grâce au Bruit du dehors.
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Decision to Leave de Park Chan Wook
Il est évidemment difficile de parler d’un tel film tant il repose sur une série de révélations qu’il nous incombe de taire. Mais disons que Park parvient à la fois à s’offrir au canevas exigeant mais classique du thriller à quintuple fond et aux plans machiavéliques (dans une veine Gone Girl) et à mettre au centre, à travers la liaison tragique des deux personnages principaux, un cœur battant et blessé qui au fond ne trouve pas sa place dans le premier film, qui est presque de trop, trop sentimental, pas assez retors. Par Théo Ribeton
En roue libre de Didier Barcelo
Dans ce premier film plutôt drôle, sur leur chemin, les deux personnages principaux vont faire des rencontres étranges et variées. Le ton est plutôt à l’absurde – chose assez rare en France –, les dialogues parfois crus et le scénario évite les pièges les plus évidents. La fin, hommage charmant à Thelma et Louise, conclut ce film très sympathique par un pied-de-nez plongeant. Par Jean-Baptiste Morain
Cahiers noirs de Shlomi Elkabetz
Sans complaisance, sans voyeurisme, sans chercher à la glorifier, en montrant ses failles, sans aucun sentimentalisme ; avec pudeur, avec dignité, humour aussi. Shlomi Elkabetz trouve des moyens détournés – des idées de mise en scène de cinéma, la musique déchirante de Bernard Herrmann pour Vertigo d’Hitchcock – pour montrer l’absence, l’indicible et évoquer le fantôme de sa sœur bien-aimée qui le hantera tout le restant de sa vie. Par Jean-Baptiste Morain
As Tears Go by & Nos années sauvages de Wong Kar-wai
Les deux premiers films de Wong Kar-wai ont ceci d’intimement liés que leurs titres sont interchangeables. On côtoie dans As Tears Go By (littéralement “ainsi vont les larmes”) des voyous éruptifs, qu’une part de sauvagerie incompressible conduira à la tragédie, et on sèche les larmes, dans Nos années sauvages, d’amoureux légers ou obsessionnels, invariablement voués à mourir de chagrin. Pour autant, il est bien question de larmes dans As Tears Go By – de celles qu’on verse devant une histoire d’amour perdue d’avance – et de sauvagerie dans Nos années sauvages – de celle qui avoisine toujours l’amour quand il vire à l’obsession. Les choses sont finalement bien faites. Par Léo Moser
Salam de Houda Benyamina
Loin de plonger dans les principes du Coran ou d’oser un commentaire sur la France d’aujourd’hui, Salam se déploie plutôt comme une sorte de long clip pour la chaîne National Geographic, avec l’ex-rappeuse marchant au milieu des dauphins et des girafes, avant de se conclure sur un spot publicitaire pour l’association d’aide aux orphelin·es qu’elle a créée. Ces plans célébrant une vie faite d’harmonie enfin trouvée et d’œuvres de charité sont entrecoupés d’entretiens avec elle et ses proches, qui sont plus intéressants. Par Bruno Deruisseau
Le Bruit du dehors de Ted Fendt
Micro utopie féminine, Le Bruit du dehors est un bref instant durant lequel de jeunes femmes vivent ensemble, sans homme, ni injonction, hors du temps. En regardant cette belle scène où elles essaient de dialoguer avec leur inconscient à l’aide d’une pendule, on se dit que ce que leur permet enfin ce moment, c’est d’être attentives à leur bruit du dedans. Par Bruno Deruisseau
Irréductible de Jérôme Commandeur
Passé sa faiblesse d’écriture et de mise en scène, le film devient carrément désagréable. Voire même irritant quand ce manquement se révèle être en réalité extrêmement conscient de dérouler, sans complexe, tout un lot hallucinant de blagues sexistes, misogynes, homophobes, racistes, nourrissant au passage une idéologie rance et nauséabonde. Commandeur semble regretter tendrement la France d’avant où l’on pouvait rire de tout. Pas nous. Par Marilou Duponchel
Arthur Malédiction de Barthélémy Grossmann
S’il n’avait duré que le temps de ses douze minutes introductives, ou n’était resté qu’une idée humoristique de cross-over avec la série Marvel What if ?, Arthur Malédiction serait un geste acceptable, voire touchant. Mais Barthélémy Grossmann fait bel et bien un film d’horreur sur l’invraisemblable postulat d’une bande d’ados partis faire de l’urbex dans la maison où a été tourné Arthur et les Minimoys, qui se font attaquer par plusieurs entités directement inspirées par les antagonistes du film. Très vite vient à l’esprit du spectateur·rice la question existentielle et salutaire du degré auquel iel doit appréhender le film, tant celui-ci ressemble à une parodie de série Z au pitch improbable, sans pour autant l’assumer complètement. Par Jérémie Oro
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