Le comité de sélection a choisi cet après-midi d’envoyer le dernier long métrage de Paul Verhoeven porté par Isabelle Huppert dans la course pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.
Frantz de François Ozon, Les Innocentes d’Anne Fontaine, Cézanne et moi de Danièle Thompson et Elle de Paul Verhoeven. Ils étaient jusqu’à aujourd’hui quatre films encore en lice pour représenter la France lors de la prestigieuse cérémonie des Oscars, dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. Le comité de sélection, composé de membres de droit (Thierry Frémaux, le président de l’Académie des Césars, Alain Terzian, le président d’UniFrance, Jean-Paul Salomé et la présidente de la Commission d’avance sur recettes, Teresa Cremisi) et de trois membres nommés (cette année Léa Seydoux, Eric Toledano et Sandrine Bonnaire), a jeté son dévolu sur le dernier film du « hollandais violent », tourné sur le sol français.
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Le meilleur film français de l’année
Le film, thriller virtuose et ambigu à l’humour grinçant porté par une Isabelle Huppert démentielle, mais aussi un Laurent Laffite inquiétant et magnétique et une Virginie Efira touchante de décalage et de tendresse, a été tourné intégralement en langue française, avec une équipe en majeure partie locale. Adapté du roman « Oh… » de Philippe Dijan sorti en 2012, le film dépeint la relation trouble, sur fond de perversion et de manipulation, que noue une chef d’entreprise au passé torturé avec son violeur.
https://youtu.be/YqGJtnKZ2vs
Si le style outrancier et provocateur du cinéaste, ainsi que le sujet moralement ambigu du film, dérogent aux canons d’ordinaire très consensuels de l’Académie des Oscars et semblent limiter ses chances de succès, nous sommes à la rédaction fiers qu’un tel chef d’oeuvre, manifeste d’un cinéaste qui n’a rien perdu de sa vitalité et de sa créativité, ait été préféré à l’indigent Cézanne et moi et aux honnêtes mais peu originaux Frantz et Les Innocentes. Si le film est retenu par l’Académie, ce sera une première pour Paul Verhoeven, qui n’a jamais vu ses films nommés pour des Oscars majeurs, malgré une importante carrière américaine.
La Croisette à Hollywood
L’Oscar du meilleur film étranger aura cette année des allures de revival du Festival de Cannes : de nombreux pays ont choisi pour les représenter des films auparavant dévoilés dans la prestigieuse sélection officielle. L’Espagne a ainsi jeté son dévolu sur Julieta de Pedro Almodovar, le Canada mise sur son champion naturel Xavier Dolan et son Juste la fin du monde, et l’Allemagne sur Tony Erdmann de Maren Ade. Quand au sublime Aquarius de Kleber Mendonça Filho, il semble avoir été injustement écarté de la course par le gouvernement brésilien.
Une liste de haute tenue, dont on connaître la teneur exacte quand l’Académie des Oscars le décidera, en janvier prochain.
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