« Médiapart » publie, ce mercredi 28 novembre, des nouvelles accusations édifiantes à l’encontre du producteur.
Les langues semblent enfin se délier dans le cinéma français. Presque six mois après les premières révélations, Médiapart publie, ce 28 novembre, cinq nouveaux témoignages accablants envers le producteur Luc Besson. Au total, ce sont désormais neuf femmes qui accusent le cinéaste de harcèlement sexuel ou de viol.
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« J’étais au fond. Il le savait et il jouait là-dessus. »
L’une d’elles, qui se fait appeler Ananda, explique avoir longtemps préféré enfouir cette histoire pour ne pas « péter les plombs ». Ce sont les premiers témoignages publiés au mois de mai qui l’ont encouragée à parler. A l’époque des faits, Ananda est au chômage et demande de l’aide à ses contacts. Très vite, Luc Besson lui répond. Lors d’un rendez-vous au très chic hôtel Meurice, dans le centre de Paris, le producteur laisse entendre qu’il va lui trouver un « job », et affirme qu’elle peut, bien sûr, « compter sur lui ». « J’étais au fond. Il le savait et il jouait là-dessus. (…) C’est là que la manipulation a commencé », explique Ananda.
Luc Besson aurait alors commencé petit à petit à lui demander « des petits bisous » et à insister pour qu’elle « s’assoit sur ses genoux ». Elle raconte qu’après cette soirée, c’est le « black-out ». Elle deviendra quelques jours plus tard l’« assistante de direction » de Luc Besson. Tous les jours, affirme-t-elle, elle subira plusieurs attouchements sur les fesses, des « bisous » non voulus, voire même parfois des « mains baladeuses sous [son] chemisier ».
« Une actrice, il faut vraiment avoir envie de la baiser »
Craignant de « se faire griller professionnellement », elle accepte tout de même un troisième rendez-vous dans un hôtel. « Quand j’ai ouvert la porte, il m’attendait nu caché sous une serviette », confie-t-elle. La jeune femme a ensuite refusé le CDI qui lui était proposé après la fin de sa période d’essai. « J’ai pris la poudre d’escampette, quitte à galérer seule », dit-elle. Aujourd’hui, elle dénonce un « harcèlement moral et sexuel permanent » de la part du producteur.
Une autre femme témoigne, à visage découvert. Il s’agit d’une ancienne mannequin, Karine Isambert. A l’époque, la jeune femmes est âgée de 22 ans et rêve de devenir un jour actrice. Lors d’un échange avec Luc Besson, ce dernier lui aurait lâché : « Une actrice, il faut vraiment avoir envie de la baiser (…). C’est important si on a envie d’elle, sinon ça n’a pas d’intérêt. » Elle raconte aussi comment le cinéaste lui aurait un jour « attrapée par le haut de la fesse pour [la] presser contre lui assez fort en [lui] faisant la bise ». Trois autres jeunes femmes décrivent un comportement similaire de baisers insistants ou de frottements dans les couloirs.
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