”Ecran Total” publie les rémunérations des réalisateurs de films français en 2014. Si Dany Boon ou Luc Besson explosent les prix, la situation est bien sûr plus difficile pour le cinéma d’auteur, même si certains, comme Godard, peuvent compter sur leur prestige pour améliorer leur ordinaire.
C’est sans surprise qu’on apprend que le réalisateur français le mieux rémunéré de l’année 2014 est Dany Boon, selon le classement annuel établi par Ecran Total. Pour en arriver à ce résultat, le magazine rappelle que “la rémunération du réalisateur comprend, outre son salaire de technicien, son droit d’auteur de réalisateur mais aussi ses autres éventuels droits d’auteurs (scénario, adaptation et/ou dialogue).” Ne sont pas prises en compte d’autres rémunérations possibles comme le statut d’un réalisateur-producteur, d’un réalisateur-acteur ou encore d’un intéressement aux recettes.
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Luc Besson, par exemple, pour son film Lucy, plus gros succès pour un film français à l’étranger depuis vingt ans, a “seulement” perçu 571 000 euros en tant que réalisateur et technicien sur le film, mais cela ne comprend pas tout ce qu’il a gagné sur le film, puisqu’il en est aussi le producteur.
Avec Supercondriaque et ses 5 268 000 entrées en salle, Dany Boon a perçu une rémunération de 3 395 000 euros. C’est donc loin devant les autres réalisateurs que le réalisateur ch’ti se place, et bien loin devant le réalisateur arrivé en tête du classement l’année dernière, Roman Polanski et son gain de 1,3 million avec La Vénus à la fourrure. Dany Boon est un habitué des podiums puisqu’il avait aussi été désigné acteur français le plus rentable en 2009, 2012 et 2013, d’après le classement annuel du Figaro.
Michel Hazanavicius arrive en deuxième position avec “seulement” 2 500 000 euros pour son film The Search, l’un de ses films les moins reconnus et l’un des moins rentables de l’année, le film ayant reçu un accueil glacial en salle avec seulement 80 000 entrées.
En troisième position, c’est un Canadien que l’on retrouve en la personne de David Cronenberg. Le classement d’Ecran Total tient aussi compte des rémunérations des réalisateurs étrangers de films dont le financement est, majoritairement ou minoritairement, français. C’est le cas du dernier film du réalisateur, Maps to the Stars, pour lequel Cronenberg a perçu 1 115 385 euros. L’Américain Jim Jarmusch s’en sort, lui aussi, honorablement puisqu’il a touché une rémunération de 390 750 euros pour Only Lovers Left Alive, démontrant que la France est prête à mettre beaucoup d’argent pour obtenir la signature de réalisateurs étrangers.
Cinéma d’auteur et premiers films
Pour ce qui est des cinéastes reconnus par la critique mais qui ne rencontrent pas forcément de succès public, la rémunération se situe entre 200 000 euros et 250 000 euros, comme Catherine Breillat qui a perçu 190 000 euros pour son Abus de faiblesse, Olivier Assayas qui a touché 215 000 euros pour Sils Maria, Bertrand Bonello qui a touché 220 722 euros pour Saint Laurent, Pascale Ferran qui a perçu 230 000 euros pour Bird People. Le champion de cette génération du cinéma d’auteur est Cedric Kahn et ses 279 100 euros pour Vie Sauvage. Hors catégorie, Jean-Luc Godard, sur son seul prestige, voit sa rémunération représenter un quart du devis d’Adieu au Langage soit 600 000 euros. Une somme néanmoins inférieure à celle perçue par les poids lourds de l’art et essai, Luc et Jean-Pierre Dardenne, qui touchent 700 000 euros – certes à deux – pour Deux jours, une nuit.
Dans ce classement, on se rend compte que la rémunération pour un premier film français tourne autour des 50 000 euros, comme le démontrent les salaires de Thomas Cailley pour Les Combattants (54 000 euros), de Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis pour Party Girl (131 000 euros, soit une moyenne de 45 000 euros par tête), Stéphane Demoustier pour Terre battue (50 000 euros) ou encore Jean-Charles Hue (49 728 euros) dont Mange tes morts n’est pas le premier film mais qui bénéficie d’un circuit de diffusion encore intimiste.
Parmi les cinéastes encore jeunes mais déjà confirmés, signalons que Mia Hansen-Løve a perçu 63 400 euros de rémunération pour Eden, Robin Campillo 108 000 euros pour Eastern Boys, Céline Sciamma 104 000 euros pour Bande de Filles et Xavier Dolan 119 504 euros pour Tom à la Ferme.
Enfin, parmi les rémunérations les plus basses se trouvent Quentin Dupieux pour Wrong Cops, avec seulement 29 000 euros, Benoît Delépine et Gustave Kerven avec 22 392 euros pour Near Death Experience ou encore Marianne Pistone et Gilles Deroo pour Mouton avec 15 100 euros.
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