Un bon premier long métrage qui laisse espérer une belle suite pour le cinéaste.
De bas étage était sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs en juillet 2021. Yassine Qnia (déjà repéré pour ses courts) réussit à moitié une sorte de fil noir contemporain crépusculaire et péri-urbain. Son héros, Mehdi (Soufiane Guerrab, très bien), n’a que la trentaine mais il est à la fin d’une époque et ne le voit pas.
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Mehdi est perceur de coffres (magnifique et patiente description, sans doute très réaliste, de ce travail pénible qui demande une sacrée technique et beaucoup de sang-froid), mais il y a de moins en moins d’espèces sur le marché et donc dans les coffres. Les femmes aussi ont changé, se sont libérées : sa mère refuse de retourner au bled et sa femme (Souheila Yacoub), avec qui il a un enfant, l’a quitté.
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Qnia, lui, pose sur ses personnages un regard bienveillant et analytique : toujours à bonne distance, il pratique l’art du plan fixe avec grand talent. Alors pourquoi le film nous déçoit-il un peu ? Parce que la partie sentimentale prend trop le pas sur le reste ? Peut-être. De bas étage n’en demeure pas moins un très bon premier film. On attend le deuxième film de Qnia avec impatience.
De bas étage de Yassine Qnia, avec Soufiane Guerrab, Souheila Yacoub, Thibault Cathalifaud (France, 2021, 1 h 27). En salle le 4 août.
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