Comment la jeunesse de Lynch puis son apprentissage de la peinture l’ont mené insensiblement vers le cinéma.
Après la sortie de son dernier long métrage cinéma, Inland Empire, il y a dix ans, David Lynch ne s’est pas arrêté de créer. C’est peut-être même
la multiplication de ses activités (dont son action militante pour la méditation transcendantale) qui explique son retrait du cinéma – avant son récent retour à la réalisation pour la suite de sa série Twin Peaks.
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Ce documentaire montre à quoi il passait l’essentiel de son temps il y a trois ou quatre ans : à peindre. Car chez lui, il n’y a pas une grande différence entre les deux médiums. Pour Lynch, filmer, c’est peindre avec une caméra. On le voit dans son atelier de Los Angeles en train de travailler à des tableaux expressionnistes assez violents.
Dès que Lynch a abordé les arts plastiques, il n’a cessé d’expérimenter
Mais le film ne documente pas vraiment sa peinture. Ce travail sert de support visuel à ses propos en voix off. Pendant qu’il triture la matière, on l’entend narrer son enfance et sa jeunesse. Des souvenirs précis complétés par des photos et des films familiaux.
David Lynch explique dans quel environnement il a été élevé. Son enfance fut assez heureuse et tranquille, mais sa sensibilité exacerbée a généré en lui des traces indélébiles ; la première femme nue qu’il a vue, une voisine folle qui se baladait dans la rue sans vêtements, donnera lieu à une scène mémorable de Blue Velvet. On ne sait pas très bien pourquoi David Lynch est devenu peintre, mais dès qu’il a abordé les arts plastiques, il n’a cessé d’expérimenter.
Aux beaux-arts de Philadelphie, il commence à ajouter des mécanismes
à ses tableaux. Puis il décide de les filmer. C’est ainsi qu’il devient cinéaste. Autrement dit, la durée et la narration lui ont servi à accroître son champ plastique et pictural. Ce documentaire explique donc en partie
la singularité d’une œuvre qui, chose rare, ne doit pas grand-chose à la littérature, ni à la cinéphilie.
David Lynch : The Art Life de Jon Nguyen (E.-U., 2015, 1 h 30)
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