Une mère à la recherche de son fils disparu alors qu’il cherchait à rejoindre les États-Unis depuis le Mexique. Un sujet puissant pour un film qui se perd trop à parfaire son esthétique.
Sur le papier, le sujet est brûlant, d’actualité, politique : la disparition d’adolescents mexicains partis dans l’espoir de passer aux Etats-Unis et qui ne sont même pas arrivés à la frontière. Sans signe particulier démarre sur des mères sans nouvelles de leurs fils, qui découvrent des photographies de leurs cadavres ou leurs corps eux-mêmes dans de sordides morgues mexicaines sans humanité. De faux passeurs tuent pour l’argent.
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Road trip obstiné
Mais l’une des mères, Magdalena, s’entête, parce qu’elle n’a retrouvé aucune trace de son fils. Commence alors un road movie obstiné où elle rencontre Miguel, un jeune homme qui vient d’être expulsé des États-Unis et qui a décidé de rentrer chez lui.
En parvenant dans une partie désolée du nord du Mexique où Magdalena espère pouvoir suivre à la trace son fils, Miguel et elle tombent dans une succursale de l’enfer, où ne pousse plus rien – sinon la mort et la peur –, où coule le sang, où règne la folie meurtrière.
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Sans signe particulier est un film assez inégal. Avec des moments forts (un sens de l’espace évident, des scènes de violence impressionnantes et souvent inattendues), mais des moments un peu trop arty où la cinéaste semble se complaire aux effets de couleurs produits par la diffraction de la lumière sur l’objectif de sa caméra quand le soleil se couche.
La fin de l’histoire, hélas très prévisible, nous laisse avec un goût de fer à la bouche. La réalisatrice n’a pas été loin de réussir un grand film, mais trop de poésie, trop d’art, parfois, nuisent au cinéma.
Sans signe particulier de Fernanda Valadez. Avec Mercedes Hernández, David Illescas, Juan Jesús Varela (Mexique, 2019, 1 h 35). En salle le 22 septembre.
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