23.15 > CANAL JIMMY CRUISING de William Friedkin, avec Al Pacino, Paul Sorvino, Karen Allen (1980, Etats-Unis, VF, 100 mn)LA CHASSE AUX FOLLES > Al Pacino en insider de la communauté gay à moustache new-yorkaise circa 1980. La fiction cède le terrain à un fascinant documentaire sur un acteur au travail.Voilà le film qui fit […]
23.15 > CANAL JIMMY
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CRUISING
de William Friedkin, avec Al Pacino, Paul Sorvino, Karen Allen (1980, Etats-Unis, VF, 100 mn)
LA CHASSE AUX FOLLES > Al Pacino en insider
de la communauté gay à moustache new-yorkaise circa 1980. La fiction cède le terrain à un fascinant documentaire sur un acteur au travail.
Voilà le film qui fit hurler la communauté gay américaine à l’homophobie au début des années 80, mais qui figure aujourd’hui à l’affiche de tout festival gay et lesbien qui se respecte. Voyons ça de plus près. L’intrigue ? Un jeune flic (Al Pacino) se fait passer pour un gay cuir-moustache pour mieux enquêter sur une série de meurtres d’homosexuels sadomasochistes à Greenwich Village. Le metteur en scène ? William Friedkin, qui n’a pas que des fans. Les plus hostiles lui reprochent d’emballer beaucoup de puritanisme dans beaucoup d’esbroufe. Les mieux disposés apprécient sa virtuosité technique au service d’un grand thème : le mal. Alors, qu’en est-il ici ? D’abord, le mal en question n’est pas l’homosexualité en elle-même, ni même le sado-masochisme. Au pire, on sent Friedkin plus fasciné que dégoûté. Non, le mal, c’est surtout la pulsion meurtrière. Dans les pas du jeune flic, le réalisateur semble troublé non seulement par un bon fist-fucking des familles dans les entrailles des backrooms new-yorkaises, mais, et c’est encore plus fort, par la violence poussée à son paroxysme : l’assassinat. La mise en scène frise souvent la subtilité d’une émission de Charles Villeneuve sur l’insécurité dans les banlieues, mais l’ultime intérêt du film réside dans sa force documentaire. Sur les rituels homos SM de l’époque d’abord : la moindre casquette, la moindre moustache, le moindre cockring suintent l’hyperréalisme. Un délire de pédé Village People vintage. Mais, et peut-être surtout, le film est aussi un documentaire sur l’acteur Al Pacino au travail, totalement dévoué à son personnage schizophrène de flic travesti en homo. Là, on se tait et on savoure.
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