Crimes en série (mathématique), où le vertige nécessaire au sujet est absent de la mise en scène.
Du roman policier, dont il appréciait davantage le versant intellectuel que réaliste, Borges disait qu’il avait la vertu de sauver “l’ordre à une époque de désordre” (dans Conférences). L’argument de Crimes à Oxford voudrait travailler ludiquement cette idée, en opposant deux matheux (l’un cartésien rigide, l’autre obsédé par le chaos) confrontés à une série de meurtres dont ils cherchent à percer la logique. Avec ses crimes peut-être sans assassin, ses vérités relatives, le film déploie un vertige qui aurait fait merveille chez Antonioni ou Mankiewicz circa Le Limier (et dont il reprend la relation crypto-gay entre les enquêteurs). Alex de la Iglesia, qu’on avait connu moins sage, illustre plutôt platement l’énigme, trouant à peine son enquête désuète (thé, pubs et profs en tweed) avec un peu de sensualité et quelques flash-backs distanciés. Ce n’est pas l’abstraction de La Mort et la Boussole, mais plutôt la mécanique pépère du Colonel Moutarde trucidant Mlle Rose dans un Cluedo.
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