Le quatuor d’Un Poisson… se reforme pour une comédie à moitié réussie. Heureusement, il y a John Cleese. Un Poisson nommé Wanda datant de 1988, et ce projet ayant été souvent annoncé, c’est peu dire que les amateurs de rigolade attendaient les quatre fantastiquement drôles au tournant de l’opus 2. Commençons par les mauvaises nouvelles. […]
Le quatuor d’Un Poisson… se reforme pour une comédie à moitié réussie. Heureusement, il y a John Cleese.
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Un Poisson nommé Wanda datant de 1988, et ce projet ayant été souvent annoncé, c’est peu dire que les amateurs de rigolade attendaient les quatre fantastiquement drôles au tournant de l’opus 2. Commençons par les mauvaises nouvelles. Les deux noms de réalisateurs ne signifient pas ici addition de talents mais plutôt brouillage des cartes. En fait, le film écrit par John Cleese a d’abord été tourné par Robert Young. Or, lors des previews américaines, la fin n’a pas été jugée assez drôle. Une autre fin a donc été écrite, mais Young n’étant plus libre pour la tourner, il a été remplacé par Schepisi. Aucun des deux n’étant un auteur, le problème ne réside pas dans le non-respect de l’intégrité d’une œuvre. En revanche, le fait que l’équipe d’un film britannique s’aligne sur le goût d’un public-test américain en dit long sur l’ambition du film. Du coup, le « message » surligné dans le scénario (attention aux grosses multinationales américaines qui rachètent n’importe quelle entreprise en l’occurrence un zoo et la dépècent avant de la revendre) en prend un coup. Idem pour la satire du sponsoring : le personnel et les animaux du zoo se retrouvent couverts d’autocollants à la gloire de marques, mais il s’agit de vraies marques qui ont vraisemblablement payé (même Saddam Hussein ?) pour figurer dans le film. Là encore, le « message » est brouillé.
La bonne nouvelle maintenant. Elle est grande et raide, énervée et moustachue. Son nom commence par John et finit par Cleese. On ne présente plus cet immense acteur comique et britannique à la fois. Ceux qui ne voient pas peuvent toujours se reporter au numéro des Inrocks du 25 décembre dernier. Aux autres, on se contentera de signaler que John s’appelle ici Rollo Lee (parce qu’il est né en Chine), qu’il dirige le fameux zoo, mais depuis un siège éjectable, et enfin qu’il est toujours aussi troublé par le décolleté vertigineux de Jamie Lee Curtis (remarquez qu’il y a de quoi, et là-dessus, les deux réalisateurs sont raccord). Ce trouble qui se manifeste par des lapsus pornographiques provoque les passages les plus gondolants. Il y a aussi quelques scènes burlesques vraiment réussies, notamment celle dite de l’armoire. Mais dès que John quitte l’écran, le film s’en ressent, baisse de rythme et se met à ronronner. Les mordus noteront sur leur agenda que John Cleese part dans deux semaines en Espagne tourner Don Quichotte avec, face à lui, Robin Williams en Sancho Pança. Fred Schepisi sera derrière la caméra. Ce ne sera peut-être pas un grand film, mais on ira quand même le voir. Pour Long John.
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