La relation ambivalente entre une jeune fille, un ouvrier polonais et son fils. Un premier film original.
Rose est l’adolescente ingrate par excellence. Elle vit seule avec son père, entrepreneur polonais, et sa petite sœur, qu’elle sadise un peu. Quand Jozef, un ouvrier, arrive de Pologne pour retaper leur maison, Rose, un peu séductrice, s’introduit peu à peu dans sa vie, tente de le séduire.
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Or il s’avère que Jozef est venu en France pour faire la connaissance de son fils, Roman, qui est en classe dans le lycée de Rose. Le premier long métrage de Julia Kowalski n’est pas, comme on pourrait le croire, un film sur la manipulation à la manière naturaliste française, avec ses petites conspirations, ses petits sourires en coin au spectateur. Les personnages sont tous un peu perdus, ne savent pas trop comment se situer les uns par rapport aux autres. Même quand ils font l’amour, de façon assez crue, on se demande s’ils aiment ça.
Les paysages sont insituables, et quand les deux jeunes gens partent pour la Pologne, on se dit qu’elle ressemble à la France. Chacun essaie de vivre avec ses contradictions (le désir ou le dégoût, le rejet puis l’attirance pour l’autre) sans trop prendre conscience de ses actes, les analyser. C’est ce qui fait le prix de Crache cœur, présenté à l’Acid à Cannes en 2015 : il est sans conviction définitive, sans morale, sans jugement, sans psychologie. Mouvant.
Crache cœur de Julia Kowalski (Fr., Pol, 2015, 1 h 23)
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