Programme de sept courts métrages de Laurent Bénégui, Jean-Luc Gaget, Gaël Morel, Agnès Obadia, Jacques Maillot, Luc Pagès Autant le dire tout de suite, Cours-y vite n’apporte rien de franchement nouveau sous le soleil du court métrage à la française. Réunis au sein de Magouric Productions, dont Laurent Bénégui (auteur du poussif Au petit Marguery) […]
Programme de sept courts métrages de Laurent Bénégui, Jean-Luc Gaget, Gaël Morel, Agnès Obadia, Jacques Maillot, Luc Pagès
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Autant le dire tout de suite, Cours-y vite n’apporte rien de franchement nouveau sous le soleil du court métrage à la française. Réunis au sein de Magouric Productions, dont Laurent Bénégui (auteur du poussif Au petit Marguery) assure la gérance, les six réalisateurs sont tous bien connus de nos services. Si on peut se féliciter que le court métrage accède enfin à une petite fenêtre de diffusion, on reste un peu dubitatif quant au choix proposé. Mis à part le dernier, Ada ne sait pas dire non de Luc Pagès, qui est une véritable caricature des « surprises » de Canal+, aucun des films présentés n’est absolument indigne d’une sortie en salle. Hélas, si l’union fait la force, elle ne garantit pas l’originalité. Issus de la même famille de production, les auteurs donnent presque tous l’impression de tourner en rond. Entre la veine du film de vacances (n’est pas Rohmer qui veut…), celle de la comédie légère, l’exercice de style et la grisaille naturaliste, les films se répartissent équitablement les travers traditionnels du genre.
Du coup, c’est le film le plus ouvertement formaliste qui ressort le mieux du lot. Avec son plan-séquence de dix-huit minutes, Le Bus de Jean-Luc Gaget a le mérite d’opter pour un parti pris fort et d’imposer un regard. La prouesse technique ajoute une tension bienvenue à cette longue scène de règlements de comptes amicaux. Si ça peut agacer, ça a au moins l’avantage de ne pas laisser indifférent. Même remarque à propos de La Vie à rebours de Gaël Morel, dont on attend la sortie du premier long (A toute vitesse), qui nous fait sentir la présence d’un cinéaste derrière la caméra. Bien qu’encore trop appliqué, et sous forte influence téchinesque, son film recèle une violence sourde qui augure bien de la suite. Et puis ? C’est tout. Les films de Bénégui ou Obadia ne parviennent jamais à dépasser le stade de la gentille pochade. Certes, ils font parfois rire, mais sans plus d’enthousiasme que le spectacle des super 8 de tonton Christian projetés sur le mur du salon. Quant à Entre ciel et terre de Jacques Maillot, ce n’est qu’une énième variation sur le thème trop connu de « la veulerie des hommes opposée à la force tranquille des femmes ». Ce masochisme masculin commence à devenir lassant. A quand un court métrage réalisé par une femme (Catherine Breillat ?) sur « la veulerie des femmes opposée à la force tranquille des hommes » ? Ça nous changera un peu.
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