Tentative de réconciliation entre une mère et son fils. Une déception.
Joachim Lafosse délocalise son cinéma – qui jusqu’à présent décrivait une Belgique et une France plutôt pavillonnaires – pour partir très loin, au Kirghizistan. Adapté du roman homonyme de Laurent Mauvignier, son film suit une mère, Sybille (Virginie Efira), qui tente de renouer des liens avec son (grand) fils révolté et violent, Samuel (Kacey Mottet Klein). Et cela grâce à une longue randonnée à cheval, qui se voudrait rédemptrice, dans de somptueux mais dangereux paysages.
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Mais la séance d’équithérapie devient plutôt l’occasion, pour la mère et le fils, de mal régler de vieux comptes douloureux (le divorce de ses parents, pour Samuel). Il y a deux problèmes dans Continuer : en une heure vingt-quatre, le film ne permet pas au spectateur de ressentir le temps qui passe, de saisir que la longueur du trajet pourrait avoir une influence sur l’éventuelle reconstruction psychologique des deux personnages – une psychologie qui reste par ailleurs assez plan-plan, très convenue, voire incompréhensible (on se demande pourquoi Sybille s’étonne en permanence de l’attitude agressive de Samuel). Et la belle scène où des Kirghizes parlent à un cheval pour le soigner ne suffit pas à injecter de la poésie, de l’ampleur à ce récit décevant.
Continuer de Joachim Lafosse (Fr., Belg., 2019, 1 h 24)
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