De « Climax » à « Mademoiselle de Joncquières », le CNC semble cette année vouloir représenter auprès du comité de sélection américain un panel hétérogène. Une présélection qui met à l’honneur le visage polymorphe du cinéma français.
Alors que la 91e cérémonie des Oscars aura lieu le 24 février 2019 à Los Angeles, la commission responsable de désigner le représentant de la France pour la course à la statuette du meilleur film étranger s’est réuni ce 17 septembre pour délibérer. En attendant de connaître l’unique candidat définitif, les noms des cinq films présélectionnés par le CNC viennent de tomber, et sont plutôt surprenants. Semblant vouloir mettre l’accent sur la dimension transversale d’un cinéma français polymorphe, cette sélection permet aussi de conserver une certaine identité thématique et formelle proprement française.
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Cette première sélection semble vouloir mettre à l’honneur le cinéma hexagonal dans ce qu’il fait de plus hétérogène et de plus divers. Les cinq films sélectionnés ont en effet tous tenté, à leur manière, de revisiter des genres bien précis en leur insufflant un souffle nouveau. Un choix composite donc, comme une volonté de témoigner d’un cinéma-caméléon, capable de jouer sur plusieurs tableaux.
Une représentativité du genre à l’honneur
Le très attendu Climax de Gaspard Noé, présenté à la Quizaine des Réalisateurs à Cannes cette année, marque en quelque sorte le retour du réalisateur en terre d’origine, puisqu’il s’agit de son premier long-métrage tourné en langue française depuis Irréversible en 2002. Un film dont la carrière internationale semble assurée, lorsque l’on sait que son cinéaste a largement occupé la scène mondiale avec ses films précédents. La Douleur d’Emmanuel Finkiel, adaptation du roman éponyme de Marguerite Duras, a également été sélectionné. Drame épuré sur l’attente et le manque, sa présence permet de mettre en évidence la filiation entre une certaine littérature de guerre et le cinéma français.
Jusqu’à la garde, premier film de Xavier Legrand, aussi en lice, est un thriller conjugal qui a prouvé la capacité du cinéma français à s’approprier formellement les codes du film à suspens pour les lier intimement à des problématiques sociales. Film historique avec Cécile de France et Edouard Baer, Mademoiselle de Joncquières, d’Emmanuel Mouret, tout juste sorti, complète ce panel de genre puisqu’il s’agit de l’unique comédie de la pré-sélection. Enfin, comme un dernier hommage au légendaire documentariste Claude Lanzmann, Les Quatre sœurs, récit de l’expérience des camps par quatre femmes, complète cette pré-sélection, et pourrait, s’il parvient à se maintenir dans la compétition, récompenser une oeuvre historique. Rappelons que l’année dernière, le très plébiscité 120 battements par minute avait échoué à obtenir une nomination dans la catégorie meilleur film étranger. Indochine de Régis Wargnier reste le dernier film français à avoir gagné l’Oscar du meilleur film étranger en 1993.
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