André Téchiné prend le large grâce à Jean Grémillon, Abel Ferrara se tourne vers les rebelles tandis que Jonathan Vinel et Caroline Poggi partent en cavale avec “Roberto Zucco”.
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André Téchiné, cinéaste : L’Amour d’une femme de Jean Grémillon
Pour le vent du large. Pour l’isolement de l’île d’Ouessant. Pour la concurrence des passions entre un métier et un amoureux. Pour la découverte de son propre destin à travers celui d’une voisine. L’une est médecin, l’autre institutrice. Pour la solitude et la solidarité réunies. Un grand film care avant l’heure. Pour les cinéphiles, le croisement de Ford et de Rossellini. Pour les autres, un des plus beaux films du monde. Pour moi, le film de jeunesse d’une France rude et sans chômage.
L’Amour d’une femme de Jean Grémillon (Fr., It., 1953, 1 h 44). En VOD sur Orange
Abel Ferrara, cinéaste : Cassavetes, Pasolini, Godard, les Stones, Dylan, Joni Mitchell…
Je veux commencer par envoyer une flèche d’amour à tout le monde. J’espère que vous êtes tous en sécurité et que vous appréhendez ce cauchemar au jour le jour ou, encore mieux, une respiration après l’autre.
En ce moment, je travaille à distance sur le montage d’un film, via Skype. C’est un exercice nouveau et intéressant. Du coup j’ai surtout vu mes propres images mais je recommande de retourner aux basiques et aux rebelles : Cassavetes, Nicolas Ray, John Waters, Fassbinder, Rossellini, Lina Wertmüller, Pasolini, Godard. Je ne conseille pas un titre en particulier. Jettez un œil à plusieurs films, histoire d’avoir vraiment compris le cinéma de chacun d’entre eux.
https://www.youtube.com/watch?v=OLVWEYUqGew
En musique je recommande de revenir à Bo Diddley, Sonny Boy Williamson II, John Hurt mais aussi aux Stones, notamment Stripped, leur album acoustique des années 1990 et Some Girls, leur album de 1978, ou alors Blonde on Blonde de Dylan. J’ai aussi découvert les premiers live acoustique de Joni Mitchell et du titre Sam Stone par John Prine, dont j’ai appris la mort récente, à cause du virus.
Restez forts et vivants surtout. Essayez d’empêcher votre esprit d’aller dans ses zones les plus sombres. Cette merde est suffisamment sombre comme ça. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, c’est du moins ce que l’on dit.
Jonathan Vinel et Caroline Poggi, cinéastes : Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès
“Tu es marqué par moi comme par une cicatrice après une bagarre.”
Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès (Les Editions de Minuit, 2011). Disponible en version numérique
Textes et propos recueillis par Bruno Deruisseau et Jean-Marc Lalanne
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