Un inédit envoûtant des réalisateurs d’ »Infernal Affairs ».
LE FILM : Un inspecteur de police, Hei, fait appel à un ex-collègue et ami, Bong, devenu détective privé, pour mener l’enquête sur l’assassinat de son beau-père. Bong découvrira que le coupable du crime a peut-être aussi ses raisons… Intitulé Seung Sing (La Ville des douleurs) en VO, ce nouveau polar d’Andrew Lau et Alan Mak, prolifique duo auquel on doit le remarquable Infernal Affairs (suivi par deux volets inédits en France), transposé par Scorsese dans Les Infiltrés, met à nouveau en scène deux policiers plus ou moins antagonistes ; une projection du tandem de scénaristes-réalisateurs que forment Lau et Mak… Cette histoire de vengeance d’une belle complexité a d’une part le mérite d’intégrer une dimension romantique assez fouillée à une action des plus trépidantes et tordues (le flic tranquille et jeune marié est l’inverse de ce qu’il semble). La virtuosité du scénario de Félix Chong, qui révèle le pot aux roses très (trop ?) tôt, se déploie d’un bout à l’autre, avec des retournements de situation assez inattendus, malgré les apparences. Il faut ajouter à cela une réalisation toujours élégante et inventive (dans un Hong-Kong nocturne superbement filmé). L’une des plus belles idées est l’intégration d’un personnage en couleur dans un flash-back en noir et blanc ; le présent (l’enquête) et le passé (le crime) coexistent dans un même plan. Un seul mystère subsiste : la non-sortie de ce film en salle.
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LE DVD : Comme le remarque Takeshi Kaneshiro dans une conférence de presse filmée, ce thriller réunit une partie de l’équipe de Chungking Express de Wong Kar-wai : lui-même et Tony Leung, à nouveau dans des rôles de flics, mais très différents, ainsi que le chef opérateur Andrew Lau, devenu réalisateur. Cela dit, le making-of et les interviews n’ont pas un fol intérêt. Lau et Mak ne disent rien sur la façon dont ils se partagent la tâche sur le plateau. L’autre pilier de ce qui est en réalité un trio, Félix Chong, signe seul le scénario, mais il semble que, comme pour Infernal Affairs, Alan Mak ait également participé à l’écriture.
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