Comédie démarrant sur les chapeaux de roue, Comme elle respire est aussi une très belle, très juste et très tragique histoire d’amour.
Du titre Comme elle respire, il faut entendre bien sûr « elle ment comme elle respire », mais aussi « comme elle respire ! » et « comment elle respire ». Pierre Salvadori est un auteur de comédies et, comme beaucoup d’autres, un grand dépressif obsédé par la mort, c’est-à-dire viscéralement attaché à la vie au souffle, si l’on veut. Les Apprentis, son précédent film, était une comédie qui s’essoufflait, laissant à la fin François Cluzet assommé, cloué sur un banc de jardin public. Dans ce film, Jeanne n’est pas moins malade, mais grâce à elle, Comme elle respire commence sur les chapeaux de roue. C’est cette Jeanne, interprétée par Marie Trintignant, qui ment comme elle respire et qui, aussi bien, continue de respirer parce qu’elle ment. Au début, Jeanne s’apprête à se marier, mais lorsque son fiancé apprend qu’elle lui a menti sur son passé, elle le quitte sans une hésitation, et de la province rejoint Paris. De mensonges en mensonges, elle fuit ainsi plusieurs emplois avant de se faire engager comme aide-ménagère par une vieille dame charmante et riche. Tout cela n’a pas pris cinq minutes et démontre qu’un mythomane est un personnage idéal de comédie, créateur de chaos drolatique, terriblement inadapté et aussi, forcément, tragiquement solitaire. A Salvadori se posait le problème ardu d’exploiter le potentiel comique de cette névrose sans nier à son personnage le tragique de sa pathologie, et sans le réduire à cette même pathologie. Il y est parfaitement parvenu.
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