« Les Treize Tueurs » (1963) – « Le Grand Attentat » (1964) – « Les Onze Guerriers du devoir « (1967) – Redécouverte d’un petit maître méconnu, auteur dans les années 60 de films de sabre sombres et violents.
LES FILMS Jusqu’à la parution opportune de ce beau coffret, la France savait seulement d’Eiichi Kudo qu’il n’avait pas engendré que des bons films. La faute à une fade et ultime réalisation, la seule jamais sortie sous nos latitudes, le testamentaire Un yakuza contre la meute (1997). Restait alors à découvrir ses œuvres maîtresses, signées au fil des sixties au sein de la compagnie Toei des Fukasaku, Uchida et autres Makino, au crépuscule d’années fastes pour les studios nippons. A l’exception de l’un ou l’autre film de série quelque peu décevant au regard du remarquable talent de formaliste de Kudo, ses oeuvres d’alors relatent toutes la même histoire avec une verve semblable – celle d’hommes qui sous le joug du shogounat renoncèrent à la vie pour s’élever contre la folie absurde des puissants et la déliquescence d’un système féodal inique. Les trois films réunis par le coffret comptent parmi les meilleurs de la filmographie de Kudo et présentent une admirable cohérence formelle et thématique. Tous paraissent ouvragés par l’influence conjointe de deux des très grands cinéastes de la Toei, Tai Kato et Tomu Uchida. Au premier, Kudo emprunta ses plans amples et chevillés au sol, ses caméras souvent positionnées plus bas que terre. Avec le second, son cinéma entretient de nombreuses parentés dans son inspiration sociale, et surtout un ardent souci de vérisme, jusque dans la mise en scène de combats de sabre dont le réalisme dans la violence apparaît sans nul pareil chez les cinéastes de la même époque. Les samouraïs félons de Kudo traversent des plans superbement composés et dévorés par le vide qui disent tout l’absurde de leur condition. Nimbé de pluies et de brume, le Japon féodal y semble gagné déjà par les limbes, préfiguration de la mort certaine à laquelle les personnages se destinent dans leur lutte contre un ordre politique auquel Kudo instille l’écho sensible de la société de son temps.
LES DVD Un travail éditorial remarquable, à l’égal des précédents coffrets parus dans la même collection autour d’Uchida ou Misumi : belles copies et nombreux suppléments très informés.
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