La cause de Claude Chabrol cinéaste paraît toujours entendue : la bourgeoisie de province, la bonne bouffe, la trogne pateline et la pipe au bec, le mal, la culpabilité, Fritz Lang, et blablabla. Bref, Chabrol tourne beaucoup, avec une régularité de métronome, fait toujours le même film, il n’y a plus de surprise. Chabrol est […]
La cause de Claude Chabrol cinéaste paraît toujours entendue : la bourgeoisie de province, la bonne bouffe, la trogne pateline et la pipe au bec, le mal, la culpabilité, Fritz Lang, et blablabla. Bref, Chabrol tourne beaucoup, avec une régularité de métronome, fait toujours le même film, il n’y a plus de surprise.
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Chabrol est victime du même syndrome que Woody Allen : on lui reproche d’être routinièrement excellent. Pourtant, faisait-on grief à Fellini de refaire toujours le même film, ou à Van Gogh le même tableau, ou à Modiano le même roman ? Il suffit de comparer La Fleur du mal à la production courante pour comprendre que Chabrol reste au-dessus de la mêlée.
La question chabrolienne n’a jamais consisté à réinventer le cinéma (c’était plutôt la tâche de Godard), mais d’affiner un certain classicisme, d’en bouleverser subtilement les codes, de creuser des thèmes favoris (le bien, le mal, la culpabilité…) et de peaufiner son art de la virtuosité invisible.
Dans le type de cinéma qu’il pratique (cinéma de qualité qui fait des entrées, ce qui devient de plus en plus rare), Chabrol est probablement le seul qui ose raconter des nonhistoires, qui lance des mystères irrésolus, qui crée des personnages troubles ni vraiment bons ni totalement mauvais, qui clôt ses films de façon ouverte, sans boucler la boucle.
Et puis, alors que le cinéma social est en vogue, que le fossé entre dominants et dominés se creuse et se crispe, Chabrol commettrait le péché ultime de s’intéresser aux bourgeois. A ce compte-là, on pourrait disqualifier derechef Balzac, Flaubert, Proust, Lubitsch, Bergman ou Buñuel.
En s’attardant sur le précieux livre des sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, Sociologie de la bourgeoisie (La Découverte), les concordances entre leur étude et le cinéma de Chabrol sont frappantes. Analysant les notions de capital financier, culturel, social et symbolique, les pratiques dynastiques et les processus de transmission, observant les lieux, les us de la haute bourgeoisie, les deux sociologues offrent une grille de lecture qui éclaire le corpus chabrolien.
Il nous a alors semblé utile et stimulant de confronter regard scientifique et regard intuitif. D’accord sur ce principe, les chercheurs et le cinéaste ont surtout affirmé un point fondamental : étudier la haute bourgeoisie, ce n’est pas donner des gages aux privilégiés, mais entreprendre une démarche essentielle pour mieux percevoir les mécanismes qui articulent le fonctionnement de notre société.
S. K.
ENTRETIEN > Claude Chabrol J’avoue que, dès les premières pages du livre, j’ai été fou de joie, parce que quand je me fais interviewer, on me dit toujours : « Pourquoi vous intéressez-vous tout le temps à la bourgeoisie ? » Or, je pense que c’est à ça qu’il faut s’intéresser. Car, comme l’expliquent Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, la bourgeoisie est la dernière classe sociale, la dernière classe qui se défende en tant que classe. Donc, j’étais réjoui parce que je pensais bien ne pas être tout seul, mais disons que j’avais enfin la preuve que je n’étais pas tout seul.
Monique Pinçon-Charlot La Fleur du mal n’est pas le premier film de vous que nous voyons sur ce thème. Mais je trouve qu’avec celui-ci, par rapport aux outils que nous utilisons dans notre travail (le rapport au temps, aux différentes formes de capitaux, économiques ou symboliques), je me suis régalée, car c’était la mise en images de tout ce que nous connaissons très bien. Vous filmez plutôt la bourgeoisie de province, alors que nous, nous travaillons davantage sur la grande bourgeoisie parisienne. Mais les processus sont identiques : on retrouve tous les schémas classiques de la bourgeoisie, ceux de la reproduction, de la transmission des différentes formes de patrimoine, y compris la transmission de la culpabilité.
C. C. Ce n’est même plus de la culpabilité ! Tante Line, dans mon film, dit que son acte est épouvantable, mais qu’elle ne l’a jamais regretté… Ce que je comprends, d’ailleurs. Je ne l’aurais pas regretté non plus (rires)… Je tiens à dire aussi que les bourgeois que je décris, et j’ai cru sentir ça aussi dans votre livre, sont un peu révulsifs mais pas antipathiques. Bon, les très très grands bourgeois aux yeux froids, c’est un peu difficile… Mais ceux de mon film, qu’on peut situer juste au-dessus des négociants en vin, ne sont pas antipathiques. Ce ne sont pas des très grands bourgeois, mais ils s’en tirent bien, grâce à la pharmacie et aux laboratoires, notamment.
Michel Pinçon C’est la parapharmacie qui a fait la première fortune de France, L’Oréal, comme chacun sait ! Ce qui me semble important dans votre film et dans notre livre, c’est ce constat : dans la bourgeoisie, il n’y a pas d’individu. Ils ont tous une individualité, mais en même temps, ils sont tous membres de quelque chose qui les transcende, la famille. Chaque individu est pris dans le réseau : il est à la fois membre d’un collectif et il est d’abord le collectif. S’il est héritier, son héritage le contrôle, le façonne, le fait. Et c’est une des différences assez fortes avec la petite bourgeoisie intellectuelle et les classes populaires urbaines, qui sont beaucoup plus atomisées aujourd’hui.
C. C. « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! », laissez-moi rigoler ! Où sont-ils donc, tous ces prolétaires ? C’est devenu autre chose. Il n’y a plus de classe prolétarienne. Il est toujours là, le prolétariat, mais plus en tant que classe.
M. P.-C. Tandis que la bourgeoisie est mobilisée.
C. C. Et en plus elle a une dynamique ! Les petits-bourgeois veulent devenir moyens bourgeois, les moyens bourgeois veulent être grands bourgeois et les très grands bourgeois les plus riches de la planète ! C’est un Monopoly interminable.
L’ENTRE-SOI INCESTUEUX
M. P. A partir d’un certain niveau, ce qui se joue, c’est l’intégration à une noblesse de l’argent. Au-delà de la puissance économique, il y a la volonté d’être accepté dans un cercle plus étroit, où l’appartenance sur plusieurs générations au sommet de la société et à la richesse fait la différence. Il s’agit d’acquérir ce qui met à l’abri des nouveaux riches, de bien marquer qu’on fait partie d’une certaine « élite ». On veut acquérir de « la classe », ce mot qui dit bien ce qu’il veut dire.
C. C. Une grosse fortune fabriquée à la force du poignet ou par hasard ne sera pas admise dans la bourgeoisie d’argent. Mais elle a les moyens de faire admettre la génération suivante en l’envoyant dans les grandes écoles, etc. Une chose rigolote : lors de mon premier mariage, j’ai épousé la petite-fille du directeur de la banque Rothschild. Il n’était pas un Rothschild, sa mère était concierge, mais il était devenu assez rapidement une des huiles de la banque, puis finalement directeur. Il s’était fait une fortune formidable et il avait été admis dans le cénacle rothschildien très facilement. Donc on avait pensé qu’il était un bâtard… Ce qui n’est pas impossible. Quand il est mort, l’un de ceux qu’il avait aidés a en quelque sorte pris sa place en devenant le protecteur de ses fils ! Lorsqu’on est accepté dans un cercle, qu’il soit petit, moyen ou grand, on y reste. Il y a une sorte de solidarité : les bourgeois ne sont pas chiens.
M. P.-C. Oui, il y a une solidarité très forte dans la bourgeoisie.
C. C. L’évasion est difficile. Ceci dit, contrairement à vous, je crois à une évolution positive. Les bourgeois s’humanisent. Dans le film, la tante Line (Suzanne Flon) a tué son père, tandis que Michèle (Mélanie Doutey) n’a tué « que » son beau-père. Ensuite et surtout, le couple de jeunes amorce une petite résistance surtout la fille.
M. P. L’inceste est le symbole de cet univers-là : l’entre-soi. Peu importe que l’inceste soit sexuel ou pas.
C. C. C’est pourquoi je suis resté très évasif dans mon film. On ne saura jamais s’il y a inceste sexuel ou non entre les divers membres de la famille. Le plus important, c’est l’idée d’entre-soi.
M. P. On rencontre souvent, dans le cadre de nos recherches, des individus qui prennent de la distance, qui se révoltent un peu, qui mènent des vies de bâton de chaise, ou des jeunes femmes qui élèvent seules leur enfant. Et puis au bout d’un certain temps, ces individus se souviennent avec nostalgie des vacances de leur enfance sur le bassin d’Arcachon, dans la maison de famille. Et ils reviennent à un certain âge vers la famille. Il y a comme une force centripète qui peut s’expliquer : car préfère-t-on continuer à galérer ou récupérer un appartement dans l’immeuble familial parisien ?
M. P.-C. Mais ça tient aussi à l’amour de son semblable. Depuis tout petit, le processus d’éducation et de socialisation est fait pour que vous ne tombiez amoureux que…
C. C. … de vous-même !
M. P.-C. Oui, d’un autre vous-même. Avec le Code Napoléon, il n’y a plus de droit d’aînesse et de majorat. Alors comment faire pour que les grandes fortunes ne se dispersent pas à cause de l’héritage ? La seule solution, c’est que les gens se marient entre eux. La fortune n’appartient plus à telle ou telle famille, mais à la confrérie des grandes familles, dont elle ne sort pas.
C. C. Une chose assez drôle : en Champagne, le fait de se remarier entre cousins pour conserver la fortune de la famille, on appelle ça un « remembrement » (rires)…
M. P.-C. La famille Rothschild est à ce titre parfaitement exemplaire. Sur les dix-neuf petits-enfants que le fondateur mythique de la dynastie, Mayer Amschel, a eus de ses cinq fils, quatorze se sont mariés entre eux, entre cousins ou oncle et nièce ! Quand on l’a publié, personne ne nous croyait. La bourgeoisie, à l’imitation de la noblesse, a ainsi créé des dynasties, des quartiers.
FAIRE BONNE FIGURE
M. P.-C. J’ai adoré la fin du film, cette phrase : « Il faut faire bonne figure. » La bourgeoisie pour arriver à faire accepter ses privilèges dans notre société, les légitimer use de ce que nous appelons une « magie sociale » qui fait passer ces privilèges dans le corps. Vous le montrez très bien dans votre film : les corps sont fins, redressés, le port de tête est altier, etc. Je n’ai jamais vu Nathalie Baye avec un front pareil : très dégagé, comme il se doit. Tout se passe comme s’il fallait que ceux qui sont extérieurs au cercle se disent : « Ils sont dominants, mais au fond, ils méritent leur position. »
C. C. Ce qui rend la bourgeoisie intéressante, c’est que ce sont eux les marionnettistes. Donc, si on veut démonter la manière dont ils man’uvrent leurs marionnettes, c’est à eux qu’il faut s’adresser, il ne faut pas regarder les marionnettes ! C’est ce qui m’effraie toujours quand on fait des films sociaux sur les banlieues : on voit des malheureux qui ont du mal, qui parfois s’entretuent, etc. D’accord, et alors ? Tandis que si on étudie les puissants, on peut à la fois voir en quoi ils sont séduisants, comment ils manipulent les autres, et on peut aussi, de temps en temps, voir comment se comportent les autres, mais en fonction des bourgeois. C’est pour ça que j’ai tourné ces scènes dans la HLM : non pour montrer comment les gens vivent dans les HLM, mais pour montrer qu’Anne Charpin-Vasseur (Nathalie Baye) n’y comprend rien, malgré toute sa bonne volonté.
HAUTE BOURGEOISIE ET BIEN COMMUN
C. C. J’ai une histoire de particule qui est très drôle : j’ai connu un type qui s’appelait Mola et qui avait fait fortune dans les pantoufles en feutre, je crois. Il a acheté une propriété qui s’appelait le Jourdain. Peu à peu, il est passé de Mola à Mola du Jourdain. Il a eu des enfants, dont un est devenu journaliste au Figaro et signait M. du Jourdain. Et son fils s’appelle du Jourdain. Mola a disparu en deux générations ! Ils se sont anoblis. C’est un peu le cas ridicule de Giscard d’Estaing.
M. P. C’est dans la logique même de l’enrichissement que de chercher à légitimer sa position, sa fortune, ses privilèges, etc., et pour cela, il faut faire des choses qui positionnent, comme par exemple le caritatif. Ou, comme dans le film, l’implication dans la vie politique locale, qui va de pair avec la possession d’une maison de maître. Dans les familles que nous avons étudiées, il y a presque toujours un conseiller municipal, un maire, ou un conseiller général. C’est une variante du caritatif, se dévouer pour le bien commun.
C. C. Je me suis amusé à donner au maire le nom de Montesquiou. Ça exprime bien le principe que vous évoquez, celui de l’implantation locale des grandes familles. Par exemple, dans la grande famille bordelaise qui produit le Château Beychevelle, l’un est devenu ministre. Devenir ministre, c’est la conquête de Paris. Les bourgeois travaillent leur anoblissement, ils s’affinent. C’est pour ça que je les admire un peu. Certes, ils me répugnent, parce qu’il y a une fosse d’injustice monstrueuse qu’ils ne cherchent pas du tout à combler, au contraire, mais en même temps ils se battent. C’est ce que j’essaye de montrer avec le personnage de Nathalie Baye : c’est une bagarreuse. « Je vais me battre, mon petit ». Ça, j’aime assez. Si les gens que ces gens-là exploitent voulaient bien ne pas se laisser faire, ça serait intéressant. Hélas, ils se laissent faire. Mais ils sont conditionnés pour.
LES LIEUX DE LA BOURGEOISIE
C. C. Le bouquin parle surtout de Paris, le film de la province. Ce n’est pas tout à fait pareil. Les deux tiers de la bourgeoisie qui mènent la barque sont parisiens. Les autres tendent vers Paris, ils n’y sont pas. Mais ils satellisent à fond.
M. P.-C. On trouve des modes de vie très proches entre Paris et la province. La grande bourgeoisie est multiterritoriale. Vous prenez le bottin mondain, il n’y a pas une famille avec une seule adresse. On inscrit sa vie aussi bien à la ville, qui peut être Bordeaux ou Paris, que dans une maison secondaire. Ce qui est intéressant avec la villa du Pyla de tante Line, c’est que ce n’est pas exactement une résidence secondaire. C’est une maison au statut plus incertain, j’ai trouvé ça très fort.
C. C. C’est marrant, on avait trouvé la maison principale de Bordeaux, et je dis à mon assistante d’aller voir au Pyla. Elle se renseigne sur la maison de tante Line, et à ma surprise ravie, elle appartenait au même propriétaire que la maison principale !
M. P. En ce qui concerne les espaces de la bourgeoisie, nous avons travaillé sur Bordeaux. Il y avait la sortie de la messe à Saint-Séverin, où tout le monde se retrouvait sur le parvis pour parler de la soirée qu’ils allaient passer à Arcachon, au Pyla, au Cap-Ferret. Et ces maisons sont des maisons de famille. C’est important, surtout pour les Parisiens. Les appartements de Paris sont même parfois loués par les grands bourgeois parce que ce n’est pas là que se situe le c’ur de la mémoire familiale. Il se situe plutôt dans la maison de famille, ou dans le château. Ou dans la maison de tante Line pour revenir au film.
ETRE ET AVOIR
M. P.-C. Dans nos enquêtes, les professions ne semblent vraiment pas importantes pour les grands bourgeois. On dit Claude Chabrol, cinéaste, Monique Pinçon-Charlot, chercheur au CNRS, etc. Tandis que les grands bourgeois ont une richesse tellement multidimensionnelle que la profession n’est jamais le c’ur de leurs préoccupations. Ce serait plutôt la famille.
M. P. Nous avons vu des grands bourgeois banquiers, chefs d’entreprise, ce qui est attendu, mais d’autres ont des positions peu élevées, comme un strapontin dans l’entreprise familiale. Ce qui ne les empêche pas de posséder un château en province, un appartement sur le bois de Boulogne, une collection de voitures, un nom à particule, la carte de membre du Jockey Club, etc. Mais sur la feuille d’impôt, ils sont cadres, ce qui n’a pas de sens. La profession devient importante quand elle s’éloigne des affaires, comme, par exemple, écrivain.
C. C. Le cas de Louis Malle était intéressant à ce propos. Malle, c’était les sucres Béghin. Il était grand bourgeois, rien à faire ! Mais il est passé par toutes les périodes et il a fini par attraper une maladie inconnue. Ça devait finir comme ça. A force d’essayer de ne pas être grand bourgeois, alors qu’on l’est tout le temps !
M. P. Ceux qui se font connaître au-delà de la sphère bourgeoise apportent du prestige au nom, à la famille.
C. C. Ils adorent montrer qu’ils ne sont pas que sur l’avoir, alors qu’ils ne sont que là-dessus.
M. P.-C. Ce n’est pas qu’ils aiment bien, c’est qu’il faut ! Ils ont besoin de beaucoup d’être. Pour rester au top de la société, il ne faut pas commettre d’erreurs à la Bernard Tapie. Il leur faut cultiver leur image, leur culture… Le monde de la fortune est quand même le monde des collections, des premières d’opéra, des mécènes… Il suffit de regarder les noms des grands donateurs.
BOURGEOISIE ET HISTOIRE
C. C. L’idée était que cette maison bordelaise était un peu la maison France. Les dates sont très précises. Tante Line tue son père en 1945, à la Libération, sa s’ur et son mari meurent en 1958, la Ve République, il y a d’autres morts en 1981, avènement de la gauche. Sans appuyer, je voulais souligner le parallélisme entre l’histoire de cette famille et l’histoire du pays. L’histoire est très importante pour la bourgeoisie. Avec les biens acquis, ils sont bien obligés de s’y intéresser.
M. P. C’est très juste d’avoir mis un collabo et un résistant dans cette famille, parce que la bourgeoisie a versé des deux côtés.
C. C. Absolument ! Les tout premiers résistants parisiens étaient des gens de droite. Certaines personnes, quelles que soient leurs opinions politiques, n’ont pas pu supporter de voir des Allemands envahir Paris. C’était aussi simple que ça. Pétain ne s’appuyait pas tellement sur la haute bourgeoisie d’ailleurs, mais plutôt sur des notions comme l’artisanat, les racines, la France profonde, la France du bas.
M. P.-C. Ce qu’on peut dire sur la haute bourgeoisie aujourd’hui, c’est qu’on est face à un milieu très conservateur. Si on regarde le résultat des élections dans le XVIe arrondissement de Paris et à Neuilly, on arrive à des scores de 90 à 95 % pour la droite traditionnelle. Mais pas pour le Front national. ||
Sociologie de la bourgeoisie de Monique Pinçon-Charlot & Michel Pinçon (La Découverte).
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