L’affaire WikiLeaks dans un biopic amorphe et kitsch.
Une histoire vraie, un geek illuminé et son partenaire plus policé fomentant une révolution mondiale à coups de clics, le prix à payer : Le Cinquième Pouvoir souffre d’arriver après The Social Network, de ne rien proposer de neuf malgré un sujet passionnant – WikiLeaks et la figure ambiguë de justicier numérique qu’est Julian Assange.
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Lorsque Fincher rend trépidant et exigeant le spectacle de deux types rivés à un écran, Bill Condon livre un biopic sur l’éthique journalistique, sentencieux, longuet (voir le segment trop illustratif sur la diplomatie américaine chamboulée par les révélations de Bradley Manning, “un type mentalement dérangé avec un CD gravé de Lady Gaga”).
Pour penser le virtuel, Fincher se fie au montage, au flux de paroles. Condon se planque derrière SMS, écrans d’ordinateurs saturant le cadre à la louche, et une représentation kitschouille des entrailles de WikiLeaks façon Matrix, où Assange se démultiplie comme l’agent Smith. Un cache-misère ringard.
Même Assange, malgré quelques os psychologiques à ronger (narcissisme de gourou, révolte contre le père), n’y est pas un personnage de cinéma intéressant : le pauvre Benedict Cumberbatch refait, sans éclat, son numéro de génie sociopathe (rodé avec la série Sherlock), pour un produit très wiki-lisse.
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