Typhon sur les éditeurs vidéo ! Après les considérables collections d’Arte et d’HK, la fièvre asiatique joue les prolongations avec cette série d’une trentaine de films. Au-delà d’un regard supplémentaire sur l’histoire officielle du cinéma japonais difficile d’échapper à la célèbre délégation Kurosawa, Mizoguchi, Ozu, Naruse , on saluera l’initiative consistant à planquer dans […]
Typhon sur les éditeurs vidéo ! Après les considérables collections d’Arte et d’HK, la fièvre asiatique joue les prolongations avec cette série d’une trentaine de films. Au-delà d’un regard supplémentaire sur l’histoire officielle du cinéma japonais difficile d’échapper à la célèbre délégation Kurosawa, Mizoguchi, Ozu, Naruse , on saluera l’initiative consistant à planquer dans la valise diplomatique des films et petits maîtres moins connus du grand public occidental. D’où un voyage en douce, spectre appréciable de la production et de la politique des studios locaux, solidement arrimées dans ces années 50-60 aux constructions codées des films de genre. Tora-san, série qui raccommodera régulièrement les poches de la Shochiku, est l’archétype du shomin-geki (film trouvant ses héros dans le peuple). Son personnage titre, attachant semi-clodo, traîne ses guêtres dans le Japon contemporain, fait le lien entre les petites gens des banlieues et les mégalopoles industrialisées, entre bon sens familial et cynisme déshumanisé latent. Cette vingtaine d’adorables comédies grinçantes et leur candide à la Chaplin préfigurent à leur manière le cinéma désarçonnant de Takeshi Kitano tout en allant flirter avec la fausse naïveté d’un Bourvil.
La Toho, l’autre puissante major company, préfère garder confiance en de bonnes vieilles valeurs. Histoire de fantômes japonais, modèle de chambara (film de sabre), hisse vers le haut une intrigue théâtrale mais efficace, où les plis des kimonos abritent des tourments shakespeariens (un samouraï est hanté par ses victimes), grâce à un traitement visuel coloré digne de Mario Bava, malheureusement dissous dans un oubli de toute notion de contraste.
Plus riche, l’œuvre d’Inoshiro Honda, maître du kaiju-eiga (film de monstres), plus connu comme père du génial Godzilla que comme gardien d’une certaine forme de SF progressiste. Ainsi ce Prisonnières des Martiens où l’ancien scénariste de Kurosawa allie une forte tradition du fantastique et la peur de l’atome, personnifiées par des extraterrestres en quête de cheptel reproductif. Un sous-texte aujourd’hui désuet, dynamisé par une euphorisante mise en scène, irradié par des soucoupes violentes et autres destructions cataclysmiques. Une jouissance caricaturée aujourd’hui par les séries type Bioman, mais dont la poésie est heureusement perpétuée par des adeptes comme Tim Burton.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}