Selon Maxime Saada, le président du directoire de Canal +, “le cinéma français court tout droit à la catastrophe”.
Alors que la réforme autour de la chronologie des médias fait toujours autant débat en France, Maxime Saada, s’est exprimé dans les pages du Figaro le 25 mai dernier. Dans cette interview, le président du directoire du groupe Canal+ a confié que le groupe souhaitait dorénavant distribuer les films trois à quatre mois après leur exploitation en salle. En France, les plateformes dites “non vertueuses” comme Disney ou Netflix doivent attendre 44 mois pour obtenir un visa d’exploitation, pour les plateformes telles que Canal+ ou OCS, le délai est de 8 mois.
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Actuellement en discussion, le décret SMAD (services de médias audiovisuels à la demande) propose une refonte de la chronologie des médias. La proposition se résume ainsi : en échange d’un investissement de 20 à 25 % de leur chiffre d’affaires français dans la création européenne et hexagonale, Netflix, Amazon Prime Video ou encore Disney +, bénéficieront d’une diffusion plus souple des films après leur sortie en salles. Un point qui inquiète Maxime Saada, pour qui, ce nouveau calendrier de diffusion risque de déséquilibrer le rapport entre Canal+ et les plateformes. “Le monde du cinéma veut aujourd’hui se tourner vers de nouveaux acteurs pour assurer son financement. (…) Mais il est en passe de le faire au détriment de ses partenaires historiques”, rappelle Maxime Saada avant d’ajouter : “En les faisant entrer dans le financement du cinéma français sans se préoccuper du devenir des acteurs en place, sur lesquels repose l’essentiel de ce système, le cinéma français court tout droit à la catastrophe.”
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Le danger des plateformes de SVOD
Pour le président du directoire du groupe Canal+, si Netflix et les autres plateformes sont en mesure de proposer des films douze mois après leur sortie en salle, il faudrait que Canal+ puisse les diffuser avant : “trois à quatre mois après leur sortie”.
Maxime Saada n’est pas le seul à s’être manifesté contre ce décret. En mars dernier, une centaine d’auteur·rices de cinéma avait relayé une tribune dans Le Monde dans laquelle elles et ils pointaient “le risque de fragiliser un écosystème sur lequel repose pourtant notre souveraineté culturelle”.
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