Vision génialement décalée d’un glandeur palestinien confronté à la parano israélienne. Une ironie jamais vue dans le cinéma arabe. Insoutenable légèreté du regard d’un Palestinien sur sa propre communauté, et sur un pays Israël où ses semblables sont considérés comme des hommes invisibles. Nous ne sommes pas dans une comédie, pourtant l’humour est […]
Vision génialement décalée d’un glandeur palestinien confronté à la parano israélienne. Une ironie jamais vue dans le cinéma arabe.
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Insoutenable légèreté du regard d’un Palestinien sur sa propre communauté, et sur un pays Israël où ses semblables sont considérés comme des hommes invisibles. Nous ne sommes pas dans une comédie, pourtant l’humour est omniprésent. Le film, qui abonde en annotations, parfois cyniques, sur la situation pour le moins inconfortable des Palestiniens en Israël, est politique, mais de façon diffuse. Divisé en deux grands chapitres Nazareth, journal intime et Jérusalem, journal politique , Chronique d’une disparition raconte avant tout la glandouille d’un cinéaste lymphatique nommé Elia Suleiman, de retour en Israël après plusieurs années passées aux Etats-Unis. C’est un tissu de saynètes amusantes et anecdotiques, d’instants quotidiens et triviaux de la vie des Palestiniens, en liberté surveillée dans un pays dont ils sont à la fois autochtones et hôtes indésirables. Cinéaste-personnage à géométrie variable, Suleiman passe alternativement devant ou derrière la caméra. Pendant qu’il cherche un sujet, la vie palestinienne s’agite et foisonne autour de lui, de façon désordonnée. Image récurrente : un plan frontal sur le cinéaste et son ami, impassibles comme des bibelots devant un magasin de souvenirs de Nazareth, The Holyland, et regardant passer les touristes. Une œuvre de résistance, mais pince-sans-rire, à la Buster Keaton.
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