LE FILM : Un père, séparé de son épouse, élève seul sa petite fille. La mère, Nola, vit recluse dans la clinique expérimentale du docteur Raglan, inventeur d’une thérapie révolutionnaire qui permet à ses patients d’extérioriser leurs troubles mentaux par des manifestations organiques (plaies, pustules, tumeurs’). Les sentiments maternels exacerbés de Nola vont engendrer une […]
LE FILM : Un père, séparé de son épouse, élève seul sa petite fille. La mère, Nola, vit recluse dans la clinique expérimentale du docteur Raglan, inventeur d’une thérapie révolutionnaire qui permet à ses patients d’extérioriser leurs troubles mentaux par des manifestations organiques (plaies, pustules, tumeurs’). Les sentiments maternels exacerbés de Nola vont engendrer une portée (The Brood, titre original du film) monstrueuse et meurtrière téléguidée par les pulsions de vengeance de la mère. Cronenberg s’est souvent amusé à présenter Chromosome 3 comme son seul film autobiographique, et aussi une version très personnelle de Kramer contre Kramer. Le cinéaste avait en effet quelques années avant le tournage décidé d’enlever sa propre fille, lorsqu’il apprit que son ex-femme se trouvait sous l’influence d’une sorte de secte médicale. Au-delà de cette anecdote, Chromosome 3 marque un point de non-retour organique dans la filmographie du cinéaste, et reste sans doute son œuvre la plus terrifiante, au premier degré, car elle transforme un sentiment naturel et « positif », l’instinct maternel, en véritable cauchemar contre-nature. Troisième film commercial de Cronenberg, Chromosome 3 demeure un sommet de l’horreur viscérale, et le cinéaste accouche ? sans jeu de mot – d’images repoussantes et perturbantes. Après cette ultime orgie de chair malade, le cinéma de Cronenberg va peu à peu devenir plus mental et cérébral, tout en poursuivant cette volonté de donner une substance charnelle à des visions de l’esprit, comme dans Vidéodrome.
Le DVD : Contient les mêmes bonus que Scanners : une courte présentation du film par Serge Grünberg, spécialiste de Cronenberg qui lui a consacré deux ouvrages, et un laborieux camescopage d’une discussion au Virgin Megastore entre Cronenberg, son compositeur Howard Shore, Grünberg et Thierry Jousse, lors de la venue du cinéaste à Paris dans le cadre du Festival d’automne 2000. Ce supplément brille par sa longueur et son absence d’intérêt. (DVD, vf et vo).
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