Le deuxième film écrit et réalisé par Preston Sturges : un petit bijou.
LE FILM : Alors que la Cinémathèque française consacre une rétrospective à Preston Sturges, goûtons au chaud comme il le mérite ce dessert léger et mousseux, ce petit bijou comique, ce court (1h 05) mais dense long métrage qu’est Christmas in July, concentré du génie sturgesien. Le Gros Lot est l’adaptation d’une pièce de théâtre écrite par Sturges en 1931 (A Cup of Tea) en pleine Dépression (à l’époque où René Clair réalise Le Million en France, dont l’intrigue est similaire mais plus pataude) : un doux rêveur (comme tous les héros de Sturges), victime d’une blague douteuse de la part de ses collègues de bureau, est persuadé d’avoir gagné à la loterie la somme rondelette de 25 000 dollars. Mazette ! Fortune qu’il décide au plus vite de dépenser, à crédit, en compagnie de sa belle (qui a pourtant les pieds sur terre, comme toute héroïne de Sturges), l’organisateur de la loterie lui ayant, à la suite d’un malentendu de comédie, remis un chèque. Bien entendu, la vérité va se faire jour, les créanciers vont poursuivre le voleur malgré lui. Mais tout sera bien qui finira bien, tout le monde reconnaîtra ses torts et le vainqueur de la loterie vaincra à la loyale. Tout Sturges est là : le comique, le burlesque, des personnages distraits, surprenants (le chef de bureau compréhensif, contre tous les clichés prévisibles), de la poésie, le songe d’une société plus juste, indulgente et sympathique, des étoiles dans les yeux, de la bonté, et une satire gentille et guillerette, mine de rien, du capitalisme. Tout cela est enlevé avec grâce et classe, on retombe en enfance, on reste bouche bée, béats : la vie ressemble parfois à un happy end sans fin.
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LE DVD : Sorry : absolutely no bonus.
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