Benoît Jacquot rend hommage à son amie Marguerite Duras avec ce remake de sa pièce éponyme.
Suzanna Andler est l’adaptation d’une pièce de théâtre de Marguerite Duras, créée en 1968, qu’elle avait elle-même adaptée et modifiée pour le cinéma en 1977 sous le titre génial et durassien, si durassien, de Baxter, Vera Baxter.
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Assistant de Duras pendant plusieurs années, Benoît Jacquot repart de la pièce et tourne à Saint-Tropez, dans une grande et luxueuse maison de bord de mer. Suzanna Andler y retrouve un homme plus jeune qu’elle (Niels Schneider) et, au vu et au su de tous et toutes, fait de cet homme son premier amant.
Suzanna Andler parle et dirige, belle de sa lassitude. Mais elle n’est pas certaine d’assumer, d’assurer, de faire confiance. Sur le chemin d’une libération, mais prise dans les rets de sa bourgeoisie.
Le personnage transcende son interprète, la dépasse, la rend méconnaissable
Suzanna Andler appartient à la veine la plus enfiévrée du cinéma de Jacquot et offre un beau rôle à Charlotte Gainsbourg. Le personnage transcende son interprète, la dépasse, la rend méconnaissable – il n’existe pourtant que grâce à elle. C’est un grand spectacle, toujours déchirant, que celui d’un être humain qui, tout en jouant, irradie, vampirise, envahit un grand écran.
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Suzanna Andler de Benoît Jacquot, avec Charlotte Gainsbourg, Niels Schneider (Fr., 2020, 1 h 31)
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