À l’occasion de la sortie du film « Le Chasseur et la reine des glaces », retour express sur la filmographie de Charlize Theron.
Après s’être extirpée de sa campagne natale du Transvaal en Afrique du Sud et de la ferme familiale, Charlize Theron a 16 ans lorsqu’elle débute une carrière de mannequin. Elle est très vite repérée par un agent de casting et sa carrière d’actrice démarre. Elle obtient son premier rôle d’envergure dans le thriller l’Associé du diable, aux côtés de Keanu Reeves et Al Pacino. Un temps cantonnée à des rôles secondaires de femmes à la plastique parfaite, dont Woody Allen saura le mieux tirer partie, l’actrice, grâce à Monster en 2004 réalise son premier coup d’éclat et inaugure une certaine image de la « bad-girl-badass » qu’elle incarne encore aujourd’hui, dans Blanche-Neige et le chasseur, Dark Places ou encore Mad Max.
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Mais après les éloges et la flopée de récompenses, sa carrière s’essouffle, et son rôle de performeuse (elle prend 15 kilos pour le film et y est totalement méconnaissable) ne lui ouvre pas la voie espérée. En 2005, son rôle à Oscar (elle est d’ailleurs nommée dans la catégorie « meilleure actrice ») de jeune ouvrière persécutée par ses collègues masculins dans L’affaire Josey Aimes, apparaît comme une seconde tentative (avortée) de faire de Charlize Theron une actrice caméléon, capable de jouer les femmes du peuple comme les pin-up d’Hollywood. Après quoi l’actrice écume les seconds rôles dans de grosses productions (Braquage à l’italienne) et des films plus intimistes (La Route). Il faudra attendre 2015, et l’audace de George Miller pour découvrir une Charlize Theron flamboyante en guerrière mutique. Elle est aujourd’hui à l’affiche du film Le Chasseur et la reine des Glaces. Retour sur sa carrière en quelques apparitions à l’écran.
1) Celebrity / Le Sortilège du scorpion de Jade – Woody Allen (1999 – 2001)
C’est bien connu, Woody Allen aime les femmes, les belles femmes. Avant d’inaugurer sa collaboration avec la belle Scarlett Johansson, le cinéaste avait déjà trouvé sa blonde incandescente en la personne de Charlize Theron. Mais plutôt que de maltraiter la beauté furieuse de l’actrice, Woody l’exploite et joue de l’aura de la super star.
Dans Celebrity, Woody Allen filme le petit monde des célébrités peuplé de narcisses guignolesques. Lee Simon, journaliste et romancier boudé par la critique, est un séducteur maladroit, il est le double d’Allen : gestuelle, bégaiement, hésitation et maladresse identiques. Charlize Theron est mannequin et dévoile à Lee être atteinte d’un étrange trouble : dès qu’on l’effleure, la belle s’emballe et devient un véritable électron orgasmique. Un rôle drolatique de bombe sexuelle, qui au moindre éternuement devient un petit tyran recherchant un médicament pour stopper son rhume.
Son apparition dans Le Sortilège du scorpion de jade relève presque du caméo. Dans cette fresque burlesque C. W. Briggs (Woody Allen) et Betty Ann Fitzgerald (Helen Hunt) travaillent dans la même société d’assurance, et se détestent profondément. Mais lors d’une réception mondaine, les deux ennemis se retrouvent ensorcelés par un étrange magicien. Le sortilège ne cessera de se réactiver tout au long du film, plongeant les personnages dans une hébétude amnésique et permettant au magicien crapuleux de faire accomplir à ses pantins de nombreux larcins. Charlize Theron incarne dans le film une star de cinéma, sorte de Lauren Bacall, qui fricote avec C.W Briggs. Mais lors d’un rendez-vous avec la belle et envouté par l’étrange sortilège, C.W Briggs congédie poliment son hôte. Jamais Woody Allen n’aura autant été cruel avec lui-même.
2) The Yards de James Gray (2000)
Après Little Odessa, James Gray continue à explorer les rancœurs familiales (réelle dans Little Odessa et fictive dans The Yards) entre deux hommes. Léo (Mark Wahlberg) tout juste sorti de prison se retrouve propulsé dans un engrenage infernal. Embringué par Willie (Joachim Phoenix) dans une affaire frauduleuse de sabotage de voie ferré, Léo blesse un policier et se retrouve rejeté par les siens et pourchassé par la police. Erika, alias Charlize Therone est la fiancée de Willie et cousine de Léo, qui est secrètement amoureux d’elle. Un petit rôle secondaire pour Charlize Theron mais un beau personnage partagé entre le vilain garçon et le cousin écorché. James Gray fait d’elle un personnage, effacé, à l’allure garçonne, coiffé d’un chevelure et tout en retenue.
3) Monster de Patty Jenkins (2004)
Reposant sur l’adage du « ceci est inspiré d’une histoire vraie », Monster raconte le parcours tortueux de Aileen Wuornos, une prostituée surnommée « La demoiselle de la mort », qui au cours des années 89 et 90 assassine plusieurs de ses clients. Charlize Theron est Aileen, costaud et cheveux gras, elle sillonne les routes et enchaîne clope sur clope. La performance est étonnante – Charlize Theron y est tout simplement méconnaissable. Néanmoins le film pose un étrange regard sur son personnage, véritable souffre douleur, et ne cesse d’accumuler un misérabilisme crasseux autour de son héroïne. Monster vaut à l’actrice une horde de récompenses : golden globes, ours d’argent et oscar de la meilleur actrice. Mais si le rôle préfigurait un envol flamboyant, il n’en sera rien et la belle Charlize patauge un peu après ce premier coup d’éclat.
4) Young Adult de Jason Reitman (2012)
Mayis Gary a 37 ans. Elle est divorcée et habite à Minneapolis. C’est lorsque cette romancière en mal d’inspiration reçoit un faire-part, via sa boite mail, qui annonce la naissance de l’enfant de son ex, que Mayis décide de retourner dans la ville de son enfance et de reconquérir son amour de jeunesse. Charlize Theron se la joue quarantenaire déglingue, sorte de fashion girl vieillissante et affublée d’un éternel survet. Après sa bluette indé Juno, et In The Air, Jason Reitman poursuit sa quête de personnages grinçants. Lunettes noires au bout du nez, comme si elle tenait une gueule de bois permanente, Charlize Theron, joue les cyniques tendres, non sans talent.
5) Blanche-Neige et le chasseur de Rupert Sanders (2012)
Adaptation grossière pour le conte des frères Grimm. Néanmoins Charlize Theron y est parfaite en reine tyrannique. Monstre vampirique, la marâtre sanglante fait tout pour arracher le cœur de la belle Blanche Neige, l’idole Kristen Stewart.
6) Mad Max – Fury Road de George Miller (2015)
Mad Max a donné à ce jour le plus beau rôle de Charlize Theron. Crâne rasé de près, yeux bleus barbouillés de noir, bras atrophié, Charlize Theron est l’impératrice Furiosa, résistante d’une dictature sanglante. Combattante chevronnée, Charlize Theron est tout simplement sublime. L’héroïne de l’histoire c’est elle : une guerrière des temps futurs.
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