Difficile de dire pourquoi ce film ne fonctionne pas vraiment. Peut-être parce que la cinéaste a voulu rendre romantique une situation qui ne l’était pas : la prostitution des travestis algériens. Peut-être parce qu’elle a voulu mythifier une relation a priori impossible, celle d’un travelo des boulevards et d’une actrice has-been, perdue dans ses rêves […]
Difficile de dire pourquoi ce film ne fonctionne pas vraiment. Peut-être parce que la cinéaste a voulu rendre romantique une situation qui ne l’était pas : la prostitution des travestis algériens. Peut-être parce qu’elle a voulu mythifier une relation a priori impossible, celle d’un travelo des boulevards et d’une actrice has-been, perdue dans ses rêves de grandeur. Pourtant, on sent qu’il y a derrière tout ça un vrai travail de documentation ; ce n’est pas un monde lyophilisé en studio, des vrais prostitués transsexuels jouent dans le film.
Mais ça ne prend pas : dans son rôle trop évident pour elle, Fanny Ardant reste une idée de personnage ; Roschdy Zem aussi, pour une autre raison. Il n’est pas ridicule en travelo et on est loin de Pédale douce (hein, Fanny ?), mais il est ailleurs. La composition, ça n’est pas trop son truc. Le film se déroule sans surprise, limite réaliste poétique, forcément tragique, et puis voilà, on reste déconfit. Qu’a-t-on vu ? Avec L’Année des treize lunes de Fassbinder, on savait. Ça faisait mal. Là, non.