Le diabolique Zé do Caixao ressuscite d’entre les morts et part à la recherche de la femme digne d’assurer sa descendance.Il existe en Amérique latine une tradition populaire de cinéma fantastique imprégné de catholicisme, étrange mixture entre le baroque local et le gothique anglo-saxon. Mais Cette nuit, ton corps m’appartiendra, issu de l’imaginaire délirant de […]
Le diabolique Zé do Caixao ressuscite d’entre les morts et part à la recherche de la femme digne d’assurer sa descendance.
Il existe en Amérique latine une tradition populaire de cinéma fantastique imprégné de catholicisme, étrange mixture entre le baroque local et le gothique anglo-saxon. Mais Cette nuit, ton corps m’appartiendra, issu de l’imaginaire délirant de José Mojica Marins, ne se rattache que superficiellement aux histoires de vampires et de sorciers. Cet auteur, à peu près inconnu chez nous sauf des amateurs de bizarreries exotiques et de films bis, est une institution vivante au Brésil. Cinéaste-bateleur, Marins fut la vedette et l’auteur complet d’une longue série de films très populaires mais aussi de shows télévisés, de spectacles théâtraux, de bandes dessinées. Authentique cinglé, génie ou imposteur ? Mégalomane, Marins se pose lui-même la question dans ses films
et cultive la confusion entre sa personne et
son personnage, Zé do Caixao (« Coffin Joe » aux Etats-Unis), sorte de magicien sataniste (cape noire et ongles longs). Les films de Marins sont des fables blasphématoires et macabres qui glorifient
la drogue, l’érotisme, le nihilisme, la bestialité
et l’instinct contre la raison. Egalement diffusé cette semaine, A minuit je posséderai ton âme (1964) est le premier opus des aventures de Zé
do Caixao, dans lequel le croque-mort terrorise
les bigots d’un petit village brésilien. De ces collages d’histoires fantastiques et de rugissantes incantations, mêlant terreur pure et discours critique, surgissent des moments réellement inspirés de poésie surréaliste, lors de scènes infernales débarrassées de toute contingence dramatique. Marins est un artiste « panique », un Ed Wood surdoué du cinéma novo qui aurait lu Sade.
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